jeudi 23 septembre 2010

France

D’être méprisé par la masse des Anglais et objet de moquerie des « Français de France » comme on dit ici pour doubler la distance, pour laisser aux Français la paternité du français, restait pour toi une abstraction. D’ailleurs à n’importe quel moment tu pouvais retourner dans ton pays d’origine, ça te faisait aimer le Québec. (Folle, p. 34-35).

Ce jour-là en revenant vers le chalet, on a vu les traces d’un animal dans le sable de la baie des Sables et tu les as prises en photo pour les membres de ta famille en France, c’était la première fois en cinq ans que tu pouvais leur montrer du typique. (Folle, p. 41).

Le jour où tu as monté mon dossier de presse au chalet, tu es venu à moi à plusieurs reprises pour lire à haute voix des critiques de différents journaux de France ou du Québec. (Folle, p. 51).

Aujourd’hui je voudrais que tu saches que, dans tout ce que j’ai fait depuis ton départ, j’y ai mis du tien, par exemple dans la porno du Net qui m’a tenu compagnie et au Cinéma L’Amour; sache aussi que me tuer sera une façon de triompher du poids de la France que tu m’as fait porter. (Folle, p. 137).

Tu détestais mon défaitisme qui s’opposait à ton colonialisme, par contre tu aimais que mon livre se soit bien vendu en France, c’était le signe que j’étais sortie du troupeau. (Folle, p. 143).

Pour ton père la Terre pourrait arrêter de tourner du jour au lendemain et endormir la France dans une nuit éternelle; au fond, ton père ressemblait à mon grand-père. (Folle, p. 173).

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