jeudi 23 septembre 2010

Québec

Aujourd’hui je sais que je t’ai aimé à cause de ton accent de Français où s’entendait la race des poètes et des penseurs venus de l’autre côté du monde pour remplir nos écoles, cet accent si particulier travaillé par tes années de résidence au Québec, (…). (Folle, p. 7).

Il était dit que la plupart d’entre elles écrivaient des lettres qui prenaient des semaines à écrire et qu’en cours de route elles changeaient d’idée, l’impulsion leur passait, il était dit qu’écrire revenait à mettre son entourage au courant, d’ailleurs dans les écoles secondaires du Québec on met en garde les parents contre le goût de leurs filles pour l’écriture. (Folle, p. 16).

D’être méprisé par la masse des Anglais et objet de moquerie des « Français de France » comme on dit ici pour doubler la distance, pour laisser aux Français la paternité du français, restait pour toi une abstraction. D’ailleurs à n’importe quel moment tu pouvais retourner dans ton pays d’origine, ça te faisait aimer le Québec. (Folle, p. 34-35).

Personne ici ne m’a jamais expliqué pourquoi au Québec toutes les petites amies sont des blondes, sans doute qu’il y eût jadis une époque de suprématie des blondes sur les brunes comme celle des Blanches sur les Noires, sur les Asiatiques et les Amérindiennes, enfin sur toutes les autres. Je me demande si un jour au Québec les blondes se feront massivement teindre les cheveux en brun, (…). (Folle, p. 35).

Au chalet de mon grand-père tu as lu mon dossier de presse parce que tu voulais te charger de ma demande de bourse au Conseil des Arts et des Lettres du Québec. (Folle, p. 49).

Il fallait convaincre le jury du Conseil des Arts et des Lettres du Québec d’investir sur moi; pour ça, il fallait fournir la preuve d’un avenir possible en Europe et pour ça tu avais quelques compétences en tant que journaliste français, (…). (Folle, p. 49).

Le jour où tu as monté mon dossier de presse au chalet, tu es venu à moi à plusieurs reprises pour lire à haute voix des critiques de différents journaux de France ou du Québec. (Folle, p. 51).

Entre autres amis il y avait JP que tu connaissais depuis que tu vivais au Québec et que tu aimais beaucoup parce que vous aviez tous les deux le même discours sur les femmes, (…). (Folle, p. 56).

Elle ne souffrait pas comme moi de lubies, elle n’était pas non plus alarmiste comme mon grand-père, d’ailleurs elle a attendu le jour de ton départ pour le Québec pour l’annoncer à ton père, pour elle, c’était au jour le jour. (Folle, p. 63).

Le jour où tu m’as quittée, tu as évoqué la déprime annuelle de février massivement vécue au Québec pour laquelle les médecins se mobilisent en multipliant les ordonnances d’antidépresseurs. (Folle, p. 125).

Je savais que tu n’aimais pas les effusions en public, d’ailleurs pendant les cinq années passées au Québec ta réserve d’Européen ne t’avait lâché qu’à de rares moments. (Folle, p. 128).

Il disait qu’au Québec Dieu était mort plus vite qu’en Europe, il disait qu’en Europe Dieu avait agonisé pendant plusieurs siècles alors qu’ici il était mort subitement. (Folle, p. 140).

Charles fouillait sa mémoire affectée par la chaleur, plombée par le soleil. Tout cela lui disait quelque chose mais il n’arrivait pas à en être sûr, depuis les dernières années il n’avait vu que peu de films, presque rien du Québec. (À ciel ouvert, p. 34).

Au Québec il y a à peu près un million de femmes en trop par rapport aux hommes. La population esr mouvante, on se déplace, on bouge, c’est difficile à voir clairement dans la foule. (À ciel ouvert, p. 77).

Impossible, avait coupé Julie. S’il y avait au Québec un million de femmes de plus que d’hommes, on en entendrait parler tous les jours. On est d’accord là-dessus? (À ciel ouvert, p. 77).

- La population du Québec et celle de l’Occident comptent 52% de femmes. Tout le monde peut vérifier. (À ciel ouvert, p. 79).

Mais restons optimistes : 15% de gays chez les hommes font 504 000 gays au Québec. (À ciel ouvert, p. 79).

Selon Rose la population à la naissance se composait de 52% de filles et de 48% de garçons, alors qu’en réalité, avait découvert Julie, qui était allée vérifier sur Internet les satistiques démographiques du Québec, c’était le contraire. Mondialement, pouvait-on aussi lire, naissaient 105 petits garçons pour 100 petites filles, et le Québec ne faisait pas exception : en 2001 étaient nés 37 033 garçons pour 34 709 filles, et en 2003, 37 127 garçons pour 35 066 filles. Encore cette même année, toujours au Québec, on comptait, de 0 à 4 ans, 190 048 garçons pour 179 590 filles. Si les femmes étaient plus nombreuses sur Terre, c’était parce que le taux de mortalité était plus élevé chez les hommes, à tous les âges; et si les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à Montréal, en particulier dans les quartiers branchés, ce n’était pas parce qu’elles y naissaient en plus grand nombre que les hommes mais parce qu’elles étaient plus nombreuses à choisir de s’y installer. C’était aussi simple que cela. Elle était là, la différence dont parlait Rose, et Rose, qui aurait dû se réjouir, préférait mentir pour rester partout en famille, même en dehors de son Saguenay. (À ciel ouvert, p. 150-151).

(…), il se trouvait que le Connecticut était justement l’État aux États-Unis qui accueillait le plus grand nombre d’étudiants du Québec en immersion anglaise. (À ciel ouvert, p. 190).

Nous sommes au Québec. C’est important. Il se trouve que beaucoup de gens, ici, veulent mourir, comme ça, pour rien, pour tout, parce qu’ils souffrent, parce qu’ils en ont marre, parce que la vie est une punition, parce que chaque jour est un jour de trop. D’un autre côté, la situation géographique et l’histoire d’un pays n’importent pas : l’idée de soulager ceux qui ne veulent plus vivre, comme les grands brûlés, les cancéreux, les paralysés, n’est pas nouvelle. C’est même une pratique déjà répandue en traînée de poudre aux quatre coins du monde. (Paradis, clef en main, p. 9).

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