jeudi 23 septembre 2010

Westmont

Dehors le printemps filait doux, tout était tiède. À Westmont touffu d’arbres verts et aussi d’enfants, de piétons qui n’étaient pas tous de jeunes carriéristes comme sur le Plateau mais des professionnels établis, des parents aussi, à Westmont regorgeant de parcs, de restos et de cafés, de rues en pentes parfois abruptes parsemées de maisons de plus en plus luxueuses à mesure qu’on approchait du sommet de la montagne, (…). (À ciel ouvert, p. 201).

Par rapport au centre-ville où la nature était faite de mouettes, de chiens et de clochards parmi les miettes de pain comme une même famille, un écosystème à la echerche de morceaux sous la dent, de bouteilles vides et de mégots de cigarettes, Westmont sentait bon. (À ciel ouvert, p. 201-202).

Voie lactée

Un soir il a déclaré en plein dîner que l’univers se composait essentiellement de matière sombre se dérobant même aux télescopes de la NASA et que la Voie lactée prenait deux cents millions d’années pour effectuer sa rotation, à la suite de quoi il y a eu un silence glacé autour de la table. (Folle, p. 78).

Ville-Marie (autoroute)

Dès que nous sommes sortis du stationnement étagé, j’ai eu le réflexe de relever le plus grand nombre de détails possible : conduite sur Berri direction sud; rassemblement de jeunes punks dispersés dans un parc sans arbres d’où on tente toujours de les chasser, rebelles d’infortune dont certains osent encore commettre le crime de fumer la cigarette au grand jour; masse proprette des piétons aux visages uniformément tournés vers leur carrière; feuilles d’automne tourbillonnantes, la seule présence sauvage dans la ville; virage à droite sur Viger, direction autoroute Ville-Marie; court plongeon dans les entrailles du centre-ville; sortie pont Champlain et conduite décidée, bien menée avec dépassements. Puis entrée sur le pont Champlain, entravé par plusieurs chantiers de construction. (Paradis, clef en main, p. 53).

Viger

Dès que nous sommes sortis du stationnement étagé, j’ai eu le réflexe de relever le plus grand nombre de détails possible : conduite sur Berri direction sud; rassemblement de jeunes punks dispersés dans un parc sans arbres d’où on tente toujours de les chasser, rebelles d’infortune dont certains osent encore commettre le crime de fumer la cigarette au grand jour; masse proprette des piétons aux visages uniformément tournés vers leur carrière; feuilles d’automne tourbillonnantes, la seule présence sauvage dans la ville; virage à droite sur Viger, direction autoroute Ville-Marie; court plongeon dans les entrailles du centre-ville; sortie pont Champlain et conduite décidée, bien menée avec dépassements. Puis entrée sur le pont Champlain, entravé par plusieurs chantiers de construction. (Paradis, clef en main, p. 53).

Vieux Montréal

Les dimanches matin on était complètement rétablis des nuits du vendredi et le soleil de juillet en a été le témoin, lui qui a suivi nos promenades en roller blades où on traversait les routes pavées du Vieux Montréal et où ton brun a bruni et mon blond rougi. (Folle, p. 60).

Le restaurant L’Épicier du vieux Montréal était le préféré de Marc Gagnon, avec son choix de plats surprenants comme son desert aux fraises surmonté d’une mousse de calmars. (À ciel ouvert, p. 168).

Vietnam

« Tu sais ce qui se passe présentement au Vietnam? lui avait-elle lancé par-dessus la table, en découpant dans son assiette un légume qu’elle n’avait jamais vu et dont elle ignorait le nom, une carotte rouge, insolite, un croisement entre deux racines. (…). » (À ciel ouvert, p. 169).

Vénus

Je me souviens d’ailleurs de ce livre que tu avais lu où les hommes venaient de Mars et les femmes de Vénus, je me souviens que la mésentente y était expliquée de long en large et qu’à tes yeux ces explications avaient fait des nous un couple typique : l’un face à l’autre, nos sexes réagissaient comme prévu. (Folle, p. 11).

Ce genre de croyances était surtout une histoire de filles, les filles avaient un penchant pour la magie rattachée aux nombres et aux naissances, pour rire tu disais que c’était parce qu’elles venaient de Vénus. (Folle, p. 138-139).

Université de Montréal

(…); il était également écrit qu’elle avait un appétit sexuel démesuré et qu’elle était chargé de cours à l’université de Montréal, (…). (Folle, p. 179-180).

Université McGill / McGill University

Je suis l’unique lien de mon père avec le cadavre de ma mère, moi, leur fille chérie suicidée mille fois par noyade dans le bain d’un appartement perdu au cœur de Montréal, moi tournée vers la fenêtre dont les rideaux se referment sur le campus de l’université McGill, (…). (Putain, p. 124).

I’m the only link between my father and the corpse of my mother, me, their cherished daughter who’s committed suicide a thousand times by drowning in the bathtub of an apartment lost in the heart of Montreal, me, turned toward the window whose curtains close on the campus of McGill University, (…). (Whore, p. 112).

Triangle des Bermudes

Le rappel du passé, le présent de la paraplégie et l’alcool : voilà ce qui constitue l’espace de ma vie, mon carré de sable, mon terrain de jeu. Mon Triangle des Bermudes où je m’enfonce joyeusement en me perdant de vue. C’est ça, être saoule. (Paradis, clef en main, p. 35-36).

Ses yeux verts agrandis par la surprise étaient fous, ils passaient de moi à ma poitrine nue, puis à Léon, puis encore à moi, à ma nudité, à Léon. Ses yeux n’en finissaient plus de nous voir, ils n’en avaient jamais assez de nous découvrir, moi, ma nudité et Léon, un triangle des Bermudes dans sa propre maison (…). (Paradis, clef en main, p. 131-132).

Tokyo

(…), trop d’espace vide à combler, il y a la silhouette de la statue de sel de la Bible de mon père qui s’évanouit peu à peu dans le défilement des saisons, les étoiles mortes dont le feu de l’explosion ne nous parvient que trois millions d’années lumière plus tard, le fourmillement des Japonais à Tokyo, (…). (Putain, p. 44).

(…), too much empty space to fill in, there’s the figure of the pillar of salt in my father’s Bible, which diminishes bit by bit as the seasons pass, the dead stas whose exploding energy reaches us three million years later, the commotion of the Japanese in Tokyo, (…). (Whore, p. 37).

Terre

(…), l’homme de mes cours de catéchèse et de la bible de mon père, il me rappelle Moïse avec sa longue barbe blanche de vieux sage, debout dans ses sandales de cuir qui foulent le sable du désert et dans son air de tout savoir, sondant le ciel et la mer pour s’y frayer un chemin, debout dans sa dignité de patriache désigné par le doigt de Dieu, l’homme de toutes les vertus chargé de guider l’humanité vers la Terre promise, (…). (Putain, p. 111).

(…), Moïse réapparaît au sommet de sa montagne, les cheveux blancs soulevés par le vent, les bras ouverts pour recevoir les dix commandements, le peuple idolâtre et la Terre promise, (…). (Putain, p. 114).

Un jour mon grand-père m’a dit qu’au moment de la mort l’âme ne quittait pas toujours le corps instantanément parce que Dieu ne savait pas toujours qu’en faire, Dieu avait parfois besoin de temps pour délibérer avant de rendre son verdict, parfois il se heurtait à l’indécidable de la culpabilité des hommes dans le parcours de leur vie sur Terre. (Folle, p. 35-36).

Au milieu de nulle part, Scully et Mulder avaient dû admettre que la Terre portait un continent noir interdit aux hommes, (…). (Folle, p. 77).

Ils étaient à la tête des plus grandes découvertes de tous les temps qui par malheur tombaient toujours dans les mains d’un collègue de bureau au service du camp adverse, le camp des Menteurs, des Dissimulateurs, de ceux qui croyaient en la panique généralisée du monde entier et en l’anéantissement de tout ordre sur Terre devant la révélation de la vie venue d’ailleurs. (Folle, p. 88).

Scully et Mulder ne baisaient pas parce que, face à la vie extra-terrestre, la Terre leur paraissait trop petite, soudain elle devenait plate et reculée par rapport à ce qu’il fallait d’évolution pour être du côté des conquérants. (Folle, p. 88).

Pour ton père la Terre pourrait arrêter de tourner du jour au lendemain et endormir la France dans une nuit éternelle; au fond, ton père ressemblait à mon grand-père. (Folle, p. 173).

Aujourd’hui on a tort de ne plus croire aux tabous, des gens meurent tous les jours de les ignorer ou ils en deviennent fous; un jour on permettra aux hommes d’épouser leurs filles sous prétexte que l’amour est aveugle et ce jour-là, la Terre explosera. (Folle, p. 192).

Jamais le soleil n’avait paru plus près de la Terre qu’en ce jour-là. Il faisait même peur à voie, donnait l’impression de s’être agenouillé, prosterné sur le corps de Montréal en géant débile qui méconnaît sa force. (À ciel ouvert, p. 11).

Ce qui est bizarre, c’est que les gens ont l’impression que c’est le contraire, que sur la Terre il n’y a que des hommes. (À ciel ouvert, p. 78).

Et l’été de cet amour avait continué à battre son plein, à couler vers l’automne qui approchait, magnifique saison du retour vers un soleil raisonnable, moins acéré, un soleil qui s’installait, au fil des jours, dans une distance plus grande de la Terre, (…). (À ciel ouvert, p. 137).

Bientôt au nord de l’Amérique du Nord les saisons allaient disparaître en s’uniformisant, elles ne formeraient plus qu’un long magma de gris et d’humidité, de chaleur et de soleil sorti de son axe, déraillé de sa trajectoire et, qui sait, en route pour s’écraser sur la Terre. (À ciel ouvert, p. 161).

Ne manquaient plus que les créatures mutantes et le Gouvernement, la destruction annoncée de l’humanité et celle de la Terre, ne manquait plus qu’un œil fourré dans le sexe chargé de te tenir en joue, en garde à vue. (À ciel ouvert, p. 188).

Le soleil bas et imposant restait léger, discret, un ballon de lumière qui gardait ses distances, attaché à la Terre par un fil invisible. (À ciel ouvert, p. 219).

Sur Terre il était le premier, ou plutôt le deuxième après son propre père, à être en mesure de voir ce qu’il voyait. (À ciel ouvert, p. 235).

Mes jambes m’ont toujours sauvé la face, c’est vrai, mais ça, c’était avant mon épopée chez Paradis, clef en main et la paraplégie qui s’est ensuivie. Je détestais la vie et la longueur de toutes les jambes du monde mises bout à bout pour former une circonférence macabre autour de la Terre, n’y aurait rien changé. (Paradis, clef en main, p. 31).

Tap Room

500, rue Rachel Est, Montréal (QC)

Julie se voyait simultanément en deux bars différents de la ville, l’Assommoir et le Tap Room, sans trop savoir lequel venait avant l’autre. (À ciel ouvert, p. 90).

Elle se souvenait de Rose et d’elle-même traînant main dans la main dans tous les coins du Tap Room pour contempler le miracle de sa majorité d’hommes, afflux au cœur de la nuit qui les avait réjouies et qui avait engendré chez elles une comédie lesbienne de longs baisers sur la bouche, (…). (À ciel ouvert, p. 92).

Rose se sentait séduite face à une Julie tout autant séduite, et pendant quelques heures ses prédictions lui parurent ridicules et délirantes, du moins jusqu’à l’arrivée de Charles, au Tap Room, (…). (À ciel ouvert, p. 122).

Sud

Et je n’ai plus le souvenir de ma vie d’avant, je ne peux plus m’imaginer autrement, j’ai désormais un titre, une place et une réputation, je suis une putain de haut calibre, très demandée, je peux aussi voyager dans les pays du Sud avec des Blancs qui s’envoient de l’air au visage avec des billets de banque, (…). (Putain, p. 56).

Elles trouvaient que je méritais l’amour parce que dans le passé j’avais eu tout sauf ça, j’avais eu de l’argent et du temps pour m’amuser, j’avais eu les voyages dans le Sud et le teint bronzé, les sorties au resto et les courses en taxi, un corps refait à neuf et un coiffeur attitré chez GLAM. (Folle, p. 43-44).

Souvent elle regardait le ciel comme pour voir défiler les formations d’oiseaux en partance vers les pays du Sud, les mains dans les poches, (…). (Folle, p. 117).

Elle ne lui souhaitait que du bien mais elle voulait que ce bien ait lieu ailleurs, elle voulait que ce bien ne lui parvienne que dans des nouvelles de loin en loin, comme une carte postale déposée dans sa boîte aux lettres, venue de quelque plage du Sud, écrite de la main d’une cousine. (À ciel ouvert, p. 139).

Stade olympique / Olympic Stadium

(…), et en discutant de ces questions savantes on se maquille, on se coiffe, on s’échange des vêtements investis du désir qu’ils soient trop petits pour celles qui voudront les porter, qu’ils fassent paraître leurs fesses plus grosses, plus basses, on se prépare pour Black and Blue ou pour le Bal en Blanc, enfin pour la prochaine rave au stade olympique qui forme un cocon de ciment autour de la fête, (…). (Putain, p. 147-148).

(…), and while we discuss these academic questions, we put on makeup, do our hair, trade clothes made to be too small for who’ll want to wear them, that make your butt look fatter and lower, we get ready for the Black and Blue or the White Party, meaning for the next rave at the Olympic Stadium, which is like a cocoon of cement around the partiers, (…). (Whore, p. 134).

De son toit elle avait une vue sur ce boulevard comme sur tous les points de repère de la ville : le mont Royal portant sa croix, le stade olympique, les ponts Jacques-Cartier et Champlain, les principaux gratte-ciel, sans compter les milliers de toits à perte de vue qui formaient, parce qu’ils recouvraient le quotidien des Montréalais, le vrai Montréal, son cœur caché prêt à sortir pour battre dans les rues, pour faire du bruit. (À ciel ouvert, p. 13-14).

Soleil

Ma tante, soudain éclairée par ses tarots agencés en croix où la Lune et le Soleil se faisaient face, lui a dit qu’avoir eu la vie sauve allait marquer un tournant dans sa vie; (…). (Folle, p. 17).

So (café)

1302, avenue du Mont-Royal Est, Montréal (QC)

Tu avais l’Eldorado, le Café So puis dans le Mile End, l’Olympico; de mon côté j’avais Les Gâteries, La Brûlerie puis Le Pèlerin. (Folle, p. 165).

Au début j’ai tenté d’écrire de mon côté au Pèlerin en me posant sur toi toutes sortes de questions, comme ce que voyaient les clients du Café So qui te regardaient. (Folle, p. 169).

La promenade dans le parc Lafontaine t’avait donné envie d’écrire, tu y avais fait des choses qui t’avaient donné des choses à dire, tu allais au Café So pour tirer ça au clair. (Folle, p. 196).

Sherbrooke (rue)

Cette période-là je l’ai passée dans mon trois pièces au coin de la rue Saint-Denis et de la rue Sherbrooke. (Folle, p. 89).

Nadine me tournait le dos et debout fumait une cigarette en direction de la rue Sherbrooke, puis elle s’est assise à l’indienne, toujours de dos. (Folle, p. 118).

Il n’est pas possible que vous ne vous soyez pas aimés, elle et toi, dans le parc Lafontaine encadré dans la fenêtre de ta chambre. Ce parc était mon parc préféré avant de te connaître et maintenant qu’il t’appartient, il n’est plus fréquentable, sa grandeur me rappelle trop la tienne. C’est le parc des couples qui marchent en silence et des écureuils habitués au bruit des voitures, c’est aussi le parc des homosexuels et des petits enfants. L’été la vie y est très belle pour tous ceux dont le métier est de garder la forme, je dis ça parce que je m’y suis fait bronzer des étés entiers en attendant mes clients pour qui je louais un studio au coin de la rue Sherbrooke et de la rue Amherst. (Folle, p. 129).

Ensuite on est passés sur le balcon où je me suis entièrement dénudée et où on m’a photographiée chaussée de patins à roulettes sur fond de la rue Sherbrooke d’où une volée de klaxons s’est fait entendre. (Folle, p. 190).

Rose et Marc marchaient côte à côte rue Sherbrooke Ouest, posément, dans l’air doux. (À ciel ouvert, p. 202).

En marchant rue Sherbrooke Ouest, Marc avait posé une main sur l’épaule de Rose, faisant d’eux un couple en bonne et due forme devant les passants qui les regardaient comme un couple, un vrai, (…). (À ciel ouvert, p. 205).

SAT

1195, boulevard Saint-Laurent, Montréal (QC)

Avec toi chaque événement devait se rendre au bout de lui-même, c’est pourquoi une fille que tu as embrassée à la SAT, le plus subventionnée des bars techno de Montréal, (…). (Folle, p. 27).

Tu m’as dit qu’à la SAT elle t’avait sucé out of blue, cette fille que tu ne connaissais pas mais qui voulait te connaître à tout prix comme tant d’autres, (…). (Folle, p. 28).

Je t’ai suivi jusqu’au bout au Bily Kun et souvent ailleurs, à la SAT ou encore dans les after hours rue Saint-Dominique comme au Trou Noir en automne et au Big Bang en hiver quand le Bily Kun fermait ses portes à trois heures du matin. (Folle, p. 56).

Un chien a aboyé dans le parc Lafontaine et j’ai pensé que les chiens se donnaient beaucoup de mal pour se faire aimer de leurs maîtres, j’ai aussi pensé à la jeune Tchèque sur qui tu avais versé de la bière en voulant la faire danser à la SAT et à ma peau ramollie par l’approche de la trentaine, que tu empoignais. (Folle, p. 104).

La glace venait d’être brisée, ça voulait dire que tu pourrais lui répondre, ça voulait dire aussi que la prochaine fois que vous vous croiseriez au Bily Kun ou à la SAT, par exemple, vous pourriez vous saluer et même parler au nom du message qui mettait fin à votre guerre froide. (Folle, p. 121).

Saint-Laurent (fleuve)

Un coup d’œil à ma montre : 17h07. Nous avions roulé pendant deux heures, sans que je sache où, ballottée, sans repères. C’était du kidnapping. L’idée que nous avions pu ester sur le pont, sortant de la ville pour y retourner aussitôt, roulant en circuit fermé pendant deux heures au-dessus de la paresse des flots du fleuve Saint-Laurent, ne m’est pas parue impossible. (Paradis, clef en main, p. 55).

Saint-Laurent (boulevard)

J’ai commencé à fréquenter le Cinéma L’Amour au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Duluth. (Folle, p. 106).

D’ailleurs au Cinéma L’Amour, personne ne sort par l’entrée qui donne sur le boulevard Saint-Laurent, sans doute pour ne pas perdre la face devant les passants. (Folle, p. 108).

Le chant venait de l’ouest de Montréal, du boulevard Saint-Laurent qu’elle avait déjà parcouru mille fois à pied, et ce n’était pas celui des musulmans mais des adeptes de Krishna. (À ciel ouvert, p. 13).

Les yeux bleus de Rose qui n’étaient plus que fentes doutaient. Elle avait par gêne regardé au loin, en direction du boulevard Saint-Laurent d’où les Krishna faisaient toujours entendre leur chant. (À ciel ouvert, p. 16).

C’était un après-midi au Nautilus, au coin des avenues Mont-Royal et Saint-Laurent. (À ciel ouvert, p. 29).

Saint-Laurent (avenue)

Charles avait pris la direction de l’avenue Saint-Laurent, les mains dans les poches, un air dépité, alors que Julie avait pris celle de l’entrée de l’immeuble, avec cette lenteur des âmes en peine. (À ciel ouvert, p. 167).

Rose marchait sur l’avenue Saint-Laurent, des écouteurs sur les oreilles, une autre habitude tirée de Julie, (…). (À ciel ouvert, p. 174).

Puis, toujours en marchant sur l’avenue Saint-Laurent, une image lui était tombée dessus sans prévenir; (…). (À ciel ouvert, p. 176).

Il avait trouvé l’énergie pour se rendre de nouveau un studio et finir son travail, ayant eu le temps, en se perdant dans de grands détours jusqu’au mont Royal pour revenir sur l’avenue Saint-Laurent, de raisonner son visage, qui ne pouvait pas être un autre que le sien, d’apprivoiser mentalement les photos qui n’étaient que des photos, (…). (À ciel ouvert, p. 215).

Saint-Joseph (boulevard)

Le ciel était couvert de nuages en dérive. Une ambulance hurlait du côté du boulevard Saint-Joseph et semblait se diriger vers l’ouest. Rose souriait, apaisée, avec sa bouche comme un bonbon qu’un baume faisait reluire. « On va au Plan B? » (À ciel ouvert, p. 85).

Sainte-Catherine Ouest (rue)

Elle n’avait pas pris la peine de récupérer la contravention que le vent avait arrachée du pare-brise de sa voiture, rue Sainte-Catherine Ouest, elle avait brûlé un feu rouge sur le chemin du studio, manquant de faucher un piéton. (À ciel ouvert, p. 39-40).

Saguenay-Lac-Saint-Jean

Rose avait grandi dans une famille typique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à Chicoutimi, au milieu d’un pullument femelle répandu en long et en large de ce coin de pays reconnu pour n’engendrer que des filles. Mais ce pullulement avait chez elle déterminé une vision increvable du monde. Même en dehors de son Saguenay natal le surplus avait lieu, (…). (À ciel ouvert, p. 26).

L’anomalie du côté des femmes selon Rose venait de la décision de la nature de les faire naître en plus grand nombre en certains endroits du monde comme au Saguenay-Lac-Saint-Jean, de les stocker en cas d’extinction de la race, (…). (À ciel ouvert, p. 27).

À Montréal le Plateau est le quartier où la concentration de femmes est la plus forte. Mais tu devrais voir au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les statistiques se contre-disent mais selon les plus sombres on compte sept femmes pour un homme. (À ciel ouvert, p. 89).

Saint-Dominique (rue)

À Nova rue Saint-Dominique où on s’est vus pour la première fois, on ne pouvait rien au désastre de notre rencontre. (Folle, p. 7).

Ce soir-là rue Saint-Dominique je t’ai aimé tout de suite sans réfléchir à ma fin programmée depuis le jour de mes quinze ans, (…). (Folle, p. 7).

D’ailleurs si mon grand-père avait été là à Nova rue Saint-Dominique, il m’aurait poussée dans tes bras pour donner plus d’élan au désastre; mon grand-père croyait à la beauté des accidentés. (Folle, p. 8).

(…), mon dieu que j’aurais aimé qu’on ne se soit jamais rencontrés à Nova rue Saint-Dominique. (Folle, p. 19).

Chaque année Orion organisait dans un immense loft de la rue Saint-Dominique quatre grands after hours correspondant au premier jour des quatre saisons : Géante Bleue au premier jour du printemps, Nova au premier jour de l’été, Trou Noir au premier de l’automne et Big Bang au premier de l’hiver. (Folle, p. 24).

Je t’ai suivi jusqu’au bout au Bily Kun et souvent ailleurs, à la SAT ou encore dans les after hours rue Saint-Dominique comme au Trou Noir en automne et au Big Bang en hiver quand le Bily Kun fermait ses portes à trois heures du matin. (Folle, p. 56).

Quand on est finalement sortis du loft rue Saint-Dominique, au petit matin de Nova, est survenu un événement dont on n’a jamais reparlé par la suite. (Folle, p. 197).

À ce moment, on parlait cinéma, je m’en souviens parce que en marchant vers le nord rue Saint-Dominique tu as sifflé en me tenant au coin de ton œil jusqu’à ce qu’un hurlement de femme nous arrête. (Folle, p. 198).

Josée m’attendait dans le parc Lafontaine depuis deux heures; je lui ai remis les clés de ma voiture et je lui ai demandé de faire un détour sur l’avenue Mont-Royal, puis un autre sur la rue Saint-Dominique, pour passer une dernière fois devant le Bily Kun, puis devant le loft de notre after hour. (Folle, p. 203-204).

Saint-Denis (rue)

Cette période-là je l’ai passée dans mon trois pièces au coin de la rue Saint-Denis et de la rue Sherbrooke. (Folle, p. 89).

On était d’accord pour dire que le sentiment du dérisoire qui survient en écrivant incitait aux plaisirs simples dont il fallait absolument se protéger comme les plaisirs du frigo, des bains de soleil sur le balcon, des promenades à l’ombre des érables du parc Lafontaine et des après-midi sur les terrasses de la rue Saint-Denis, de la pornographie pour toi et pour moi, qui ai toujours eu un penchant pour l’alcool, des pichets de sangria. (Folle, p. 166-167).

La deuxième fois que Rose avait vu Julie, c’était dans la file du Meu Meu, sur Saint-Denis, toujours sous un soleil acide, (…). (À ciel ouvert, p. 31).

(…); et c’est dans une contemplation pleine d’afection et de compréhension nouvelles qu’elle avait regardé des milliers de gens défiler sur la rue Saint-Denis pour protester contre l’invasion de l’armée israélienne au Liban. (À ciel ouvert, p. 137-138).

Une marée humaine avait descendu pendant des heures de la rue Saint-Denis sous les yeux souriants de Julie qui était avec eux parce qu’elle se sentait amoureuse, (…). (À ciel ouvert, p. 138).

C’était toujours la même table posée face à une grande fenêtre qui donnait sur la rue Saint-Denis, au Java U. (À ciel ouvert, p. 147).

Quand nous avons repris Berri direction nord, j’étais certaine que le chauffeur allait me ramener dans le stationnement où il m’avait cueillie. Mais nous sommes passés sans même ralentir, sans réaction du conducteur fantôme. Puis, quand nous avons pris Saint-Denis vers l’avenue du Mont-Royal, j’ai pensé qu’il allait me déposer chez moi, à ma porte. (Paradis, clef en main, p. 55).

Saguenay

Selon Rose la population à la naissance se composait de 52% de filles et de 48% de garçons, alors qu’en réalité, avait découvert Julie, qui était allée vérifier sur Internet les satistiques démographiques du Québec, c’était le contraire. Mondialement, pouvait-on aussi lire, naissaient 105 petits garçons pour 100 petites filles, et le Québec ne faisait pas exception : en 2001 étaient nés 37 033 garçons pour 34 709 filles, et en 2003, 37 127 garçons pour 35 066 filles. Encore cette même année, toujours au Québec, on comptait, de 0 à 4 ans, 190 048 garçons pour 179 590 filles. Si les femmes étaient plus nombreuses sur Terre, c’était parce que le taux de mortalité était plus élevé chez les hommes, à tous les âges; et si les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à Montréal, en particulier dans les quartiers branchés, ce n’était pas parce qu’elles y naissaient en plus grand nombre que les hommes mais parce qu’elles étaient plus nombreuses à choisir de s’y installer. C’était aussi simple que cela. Elle était là, la différence dont parlait Rose, et Rose, qui aurait dû se réjouir, préférait mentir pour rester partout en famille, même en dehors de son Saguenay. (À ciel ouvert, p. 150-151).

Dr. Penfield (rue)

Et il suffit de quelques jours pour créer une habitude, quelques mois à putasser ici et là avec monsieur tout le monde dans un meublé sur Doctor Penfield où je me rends chaque matin ou presque, (…). (Putain, p. 22).

And to become a habit, all it takes is a few days, then several months, whoring here and there with Mr. Everybody in a building on rue Dr. Penfield where I go every morning, or almost, (…). (Whore, p. 16).

(…), après que m’a été donné le consentement du patron d’être là ce jour-là, je dois me rendre sur Doctor Penfield dans un délai raisonnable car il paraît que les clients attendent déjà dehors, (…). (Putain, p. 26).

(…), when the boss gives the okay to be there, I have to get to Dr. Penfield pretty fast since it seems the clients are waiting outside already, (…). (Whore, p. 20).

(…), j’écoute le trafic et les klaxons sur Doctor Penfield en prenant conscience qu’il n’est pas possible qu’on ne m’entende pas, la voix d’une femme qui joui peut percer tous les murs, (…). (Putain, p. 64).

(…), I listen to the traffic and horns on Dr. Penfield Street while realizing it’s not possible that nobody can hear me, the voice of a woman coming can pierce any wall, (…). (Whore, p. 57).

Rwanda

(…) et puis de toute façon le discours sur la guerre ne m’intéresse pas, c’est trop vaste, trop loin de ma collection de lingerie Lejaby, la guerre ne m’intéresse pas sauf les charniers que j’ai vus fumer sous le ciel africain dans un reportage sur le Rwanda, des centaines de milliers de corps amputés par les machettes par quarante degré, (…). (Putain, p. 69).

(…), and anyway, talk about war doesn’t interest me, it’s too huge, too far from my collection of Lejaby lingerie, war doesn’t interest me aside from the mass graves I’ve seen smoking under the African sky in a report on Rwanda, hundreds of thousands of bodies amputated by machetes in the 104-degree heat, (…). (Whore, p. 61).

Robert-Giffard (hôpital psychiatrique)

Ensuite il avait appris, encore par Diane, que Pierre, interné depuis les quinze dernières années à l’hôpital psychiatrique Robert-Giffard, allait bientôt être relâché, comme beaucoup d’autres. (À ciel ouvert, p. 190).

Québec

Aujourd’hui je sais que je t’ai aimé à cause de ton accent de Français où s’entendait la race des poètes et des penseurs venus de l’autre côté du monde pour remplir nos écoles, cet accent si particulier travaillé par tes années de résidence au Québec, (…). (Folle, p. 7).

Il était dit que la plupart d’entre elles écrivaient des lettres qui prenaient des semaines à écrire et qu’en cours de route elles changeaient d’idée, l’impulsion leur passait, il était dit qu’écrire revenait à mettre son entourage au courant, d’ailleurs dans les écoles secondaires du Québec on met en garde les parents contre le goût de leurs filles pour l’écriture. (Folle, p. 16).

D’être méprisé par la masse des Anglais et objet de moquerie des « Français de France » comme on dit ici pour doubler la distance, pour laisser aux Français la paternité du français, restait pour toi une abstraction. D’ailleurs à n’importe quel moment tu pouvais retourner dans ton pays d’origine, ça te faisait aimer le Québec. (Folle, p. 34-35).

Personne ici ne m’a jamais expliqué pourquoi au Québec toutes les petites amies sont des blondes, sans doute qu’il y eût jadis une époque de suprématie des blondes sur les brunes comme celle des Blanches sur les Noires, sur les Asiatiques et les Amérindiennes, enfin sur toutes les autres. Je me demande si un jour au Québec les blondes se feront massivement teindre les cheveux en brun, (…). (Folle, p. 35).

Au chalet de mon grand-père tu as lu mon dossier de presse parce que tu voulais te charger de ma demande de bourse au Conseil des Arts et des Lettres du Québec. (Folle, p. 49).

Il fallait convaincre le jury du Conseil des Arts et des Lettres du Québec d’investir sur moi; pour ça, il fallait fournir la preuve d’un avenir possible en Europe et pour ça tu avais quelques compétences en tant que journaliste français, (…). (Folle, p. 49).

Le jour où tu as monté mon dossier de presse au chalet, tu es venu à moi à plusieurs reprises pour lire à haute voix des critiques de différents journaux de France ou du Québec. (Folle, p. 51).

Entre autres amis il y avait JP que tu connaissais depuis que tu vivais au Québec et que tu aimais beaucoup parce que vous aviez tous les deux le même discours sur les femmes, (…). (Folle, p. 56).

Elle ne souffrait pas comme moi de lubies, elle n’était pas non plus alarmiste comme mon grand-père, d’ailleurs elle a attendu le jour de ton départ pour le Québec pour l’annoncer à ton père, pour elle, c’était au jour le jour. (Folle, p. 63).

Le jour où tu m’as quittée, tu as évoqué la déprime annuelle de février massivement vécue au Québec pour laquelle les médecins se mobilisent en multipliant les ordonnances d’antidépresseurs. (Folle, p. 125).

Je savais que tu n’aimais pas les effusions en public, d’ailleurs pendant les cinq années passées au Québec ta réserve d’Européen ne t’avait lâché qu’à de rares moments. (Folle, p. 128).

Il disait qu’au Québec Dieu était mort plus vite qu’en Europe, il disait qu’en Europe Dieu avait agonisé pendant plusieurs siècles alors qu’ici il était mort subitement. (Folle, p. 140).

Charles fouillait sa mémoire affectée par la chaleur, plombée par le soleil. Tout cela lui disait quelque chose mais il n’arrivait pas à en être sûr, depuis les dernières années il n’avait vu que peu de films, presque rien du Québec. (À ciel ouvert, p. 34).

Au Québec il y a à peu près un million de femmes en trop par rapport aux hommes. La population esr mouvante, on se déplace, on bouge, c’est difficile à voir clairement dans la foule. (À ciel ouvert, p. 77).

Impossible, avait coupé Julie. S’il y avait au Québec un million de femmes de plus que d’hommes, on en entendrait parler tous les jours. On est d’accord là-dessus? (À ciel ouvert, p. 77).

- La population du Québec et celle de l’Occident comptent 52% de femmes. Tout le monde peut vérifier. (À ciel ouvert, p. 79).

Mais restons optimistes : 15% de gays chez les hommes font 504 000 gays au Québec. (À ciel ouvert, p. 79).

Selon Rose la population à la naissance se composait de 52% de filles et de 48% de garçons, alors qu’en réalité, avait découvert Julie, qui était allée vérifier sur Internet les satistiques démographiques du Québec, c’était le contraire. Mondialement, pouvait-on aussi lire, naissaient 105 petits garçons pour 100 petites filles, et le Québec ne faisait pas exception : en 2001 étaient nés 37 033 garçons pour 34 709 filles, et en 2003, 37 127 garçons pour 35 066 filles. Encore cette même année, toujours au Québec, on comptait, de 0 à 4 ans, 190 048 garçons pour 179 590 filles. Si les femmes étaient plus nombreuses sur Terre, c’était parce que le taux de mortalité était plus élevé chez les hommes, à tous les âges; et si les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à Montréal, en particulier dans les quartiers branchés, ce n’était pas parce qu’elles y naissaient en plus grand nombre que les hommes mais parce qu’elles étaient plus nombreuses à choisir de s’y installer. C’était aussi simple que cela. Elle était là, la différence dont parlait Rose, et Rose, qui aurait dû se réjouir, préférait mentir pour rester partout en famille, même en dehors de son Saguenay. (À ciel ouvert, p. 150-151).

(…), il se trouvait que le Connecticut était justement l’État aux États-Unis qui accueillait le plus grand nombre d’étudiants du Québec en immersion anglaise. (À ciel ouvert, p. 190).

Nous sommes au Québec. C’est important. Il se trouve que beaucoup de gens, ici, veulent mourir, comme ça, pour rien, pour tout, parce qu’ils souffrent, parce qu’ils en ont marre, parce que la vie est une punition, parce que chaque jour est un jour de trop. D’un autre côté, la situation géographique et l’histoire d’un pays n’importent pas : l’idée de soulager ceux qui ne veulent plus vivre, comme les grands brûlés, les cancéreux, les paralysés, n’est pas nouvelle. C’est même une pratique déjà répandue en traînée de poudre aux quatre coins du monde. (Paradis, clef en main, p. 9).

Quartier latin

Tout le monde peut s’entendre sur l’obligation de cette femme de te contourner de peur de sentir sur elle le trop de sa petitesse en se limitant aux quatre rues du Quartier latin et encore. (Folle, p. 26).

Pour écrire, on se rendait chaque jour dans nos cafés préférés, toi sur le Plateau et moi dans le Quartier latin. (Folle, p. 165).

Pygmées

Les gens autour étaient comme les gens à la télévision ou sur le Web : visibles mais intouchables, lointains, venus d’ailleurs, des Pygmées, des fantômes de l’Égypte ancienne. Je les côtoyais sans qu’ils me conernent, sans qu’ils me touchent. (Paradis, clef en main, p. 118).

Prague

Dans un train qui me menait à Prague je n’ai plus su quoi écrire parce que je voyais trop de nouveautés, j’ai donc écrit sur Le Pèlerin; à l’autre bout du monde, je suis retournée à mes sentiers battus, j’ai minutieusement décrit le miroir au mur en face de la table où j’avais l’habitude d’écrire, dans le train qui me menait à Prague, je lui ai donné une forme ovale. (Folle, p. 170).

Plateau

(…), il faut dire que chez moi je ne cuisine pas, je ne mange rien ou presque, alors j’en profite au moins une fois par mois, et nous buvons du saké ou du vin rouge choisi par lui, jamais le même car il faut savoir varier les plaisirs, découvrir chaque fois de nouvelles saveurs, ou alors nous allons chez Ouzeri, le restaurant grec du plateau Mont-Royal, et là-bas je mange toujours les cailles grillées avec des cœurs d’artichaut en entrée, (…). (Putain, p. 156).

(…), I should mention that at my place I don’t cook, I eat nothing, practically, so I take advantage of this at least once a month, and we drink sake or red wine that he chooses, never the same one since you have to know how to vary your pleasures, discover new flavors each time, and then we go to Ouzeri, the Greek restaurant in Plateau Mont-Royal, and that’s where I always eat grilled quail with artichoke hearts (…). (Whore, p. 142).

J’avais eu la vie facile mais j’avais manqué l’essentiel : du couple qui s’aime et des papillons au ventre, des projets d’avenir dans un loft sur le Plateau et du partage des tâches ménagères. (Folle, p. 44).

À force d’être ensemble, vous aviez des traits l’un de l’autre même si vous n’aviez pas du tout la même taille et comme tous les habitants du Plateau vous exprimiez votre cynisme face à tous les partis politiques du pays, vous détestiez les banlieusards. (Folle, p. 56).

On se maudissait, on se tenait des discours de bonne conduite pour les années à venir et pour se convaincre il nous fallait plus de coke, ton dealer assurait la livraison sur le Plateau jusqu’à six heures du matin. (Folle, p. 57).

Pendant ce printemps dernier qui a été le plus fleuri que Montréal ait connu depuis que j’y suis installée, je me suis terrée chez moi pour regarder la télévision du lever au coucher parce que je savais que te surprendre gambadant sur le Plateau dans une vie qui continuait sans la mienne m’aurait achevée. (Folle, p. 86).

De ton côté tu vivais à longueur de journée attablé à ton ordinateur pour écrire tes articles, tu restais toute la journée dans ta chambre ou encore tu te sauvais, ton portable sous le bras, écrire dans un des cafés du Plateau; le plus souvent tu allais à l’Eldorado mais de rares fois tu te poussais jusqu’au Mile End pour écrire à l’Olympico. (Folle, p. 127).

Pour être un habitant du Plateau, en corps et en esprit, il fallait défendre une certaine vision des choses qui était celle des carriéristes, il fallait suivre ses priorités qui étaient toujours soi-même. (Folle, p. 128).

D’autres fois encore cet hiver-là on sortait tous les deux au resto, toujours sur le Plateau. (Folle, p. 128).

En cas de rencontres inopinées dans les bars ou dans les restos du Plateau, il fallait devant l’autre se tenir dans la courtoisie des étrangers qui se serrent la main. (Folle, p. 134).

Peut-être qu’un autre homme la trouvera sur le Plateau, peut-être qu’il y reconnaîtra l’écriture de son ex, les ex ont souvent en commun d’être importune. (Folle, p. 134).

Pour écrire, on se rendait chaque jour dans nos cafés préférés, toi sur le Plateau et moi dans le Quartier latin. (Folle, p. 165).

Montréal comptait encore plus de femmes que d’habitude. Au Plan B on en était à trois femmes pour un homme, au Baraka et à l’Assommoir, le ratio pouvait aller plus loin. Dans le Mile-End et dans tous les restaurants du Plateau, toujours ce désavantage numérique chez les femmes en trop grand nombre où, en plus, elles battaient des records de jeunesse. (À ciel ouvert, p. 43).

Ces six fois où elle l’avait aperçu étaient bien peu pour le Plateau où tout le monde se croisait sans cesse. (À ciel ouvert, p. 50).

Baroque comme gargouilles, démons, hideur, bizarrerie et mauvais goût, baroque comme gothique, comme les adolescents vêtus de noir sur peau blanche, pesants et dramatiques, qui hantaient le Plateau Mont-Royal. (À ciel ouvert, p. 54).

À Montréal le Plateau est le quartier où la concentration de femmes est la plus forte. Mais tu devrais voir au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les statistiques se contre-disent mais selon les plus sombres on compte sept femmes pour un homme. (À ciel ouvert, p. 89).

Son univers était désormais pris dans cette chiennerie, le Plateau Mont-Royal et son travail encore plus, et même cette salle d’attente remplie de clientes feuilletant des revues de mode en attente des efface-rides en aiguilles, (…). (À ciel ouvert, p. 95).

Dehors le printemps filait doux, tout était tiède. À Westmont touffu d’arbres verts et aussi d’enfants, de piétons qui n’étaient pas tous de jeunes carriéristes comme sur le Plateau mais des professionnels établis, des parents aussi, à Westmont regorgeant de parcs, de restos et de cafés, de rues en pentes parfois abruptes parsemées de maisons de plus en plus luxueuses à mesure qu’on approchait du sommet de la montagne, (…). (À ciel ouvert, p. 201).

Monsieur Paradis trônait en peinture sur le mur d’une pièce empoussiérée d’un immeuble mal entretenu du Plateau-Mont-Royal. (Paradis, clef en main, p. 64-65).

Pin (avenue des)

Avant onze heures il était sorti du studio pour prendre l’air, avait marché d’un pas rapide vers l’avenue des Pins où il était entré, sur un coup de tête, dans un salon de coiffure. (À ciel ouvert, p. 214-215).

Plan B

Tu as aussi rencontré Bertrand, un ami à nous, sur la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 16).

C’était un homme avec qui elle avait discuté de musculation et d’exercices d’hypertrophie, de protéines et de créatine, un homme qui avait voulu l’inviter, dans un élan d’audace, à prendre un verre dans le coin, sur ne terrasse de préférence où les fumeurs avaient encore le droit d’exister, celle du Plan B justement. (À ciel ouvert, p. 17-18).

Charles s’était installé dans sa pensée et déjà elle s’interrogeait sur lui, se demandait où il était en ce moment, s’ils finiraient par le prendre, ce verre, sur la terrasse du Plan B; (…). (À ciel ouvert, p. 19).

Rose aurait voulu que les choses en restent là, mais deux autres événements avaient eu lieu, dont le moins spectaculaires s’était passé sur la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 32).

De son côté Bertrand avait réagi par agrandissement des yeux, par deux mains qui avaient fait mine de se prendre la tête, pour indiquer un oubli stupide et du même coup amener une Julie qui tombait à point, une deuxième fois, sur la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 34).

Bertrand regardait déjà ailleurs, il y avait tant à voir sur la terrasse du Plan B qui égalait Julie, qui la battait en beauté, tant de femmes qui la plantaient, avait-il formulé en lui-même, l’esprit envahi d’images en chaleur. (À ciel ouvert, p. 36).

Quelque chose du monde s’était affaissé pour Rose ce jour-là sur la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 37).

Montréal comptait encore plus de femmes que d’habitude. Au Plan B on en était à trois femmes pour un homme, au Baraka et à l’Assommoir, le ratio pouvait aller plus loin. Dans le Mile-End et dans tous les restaurants du Plateau, toujours ce désavantage numérique chez les femmes en trop grand nombre où, en plus, elles battaient des records de jeunesse. (À ciel ouvert, p. 43).

Vous vous êtes parlé au gym souvent. Tu lui as demandé des conseils. Un photographe. Bertrand du Plan B t’en a aussi parlé. (À ciel ouvert, p. 46).

Il y avait peu de gens sur la terrasse du Plan B, la chaleur était supportable, le soleil était sec, haut placé dans le ciel. (À ciel ouvert, p. 53).

Puis, elle s’était réveillée huit heures plus tard sur le divan, au milieu de la nuit, devant l’écran de neige de la télévision toujours allumée, elle n’avait plus le souvenir d’avoir quitté la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 64).

Le bar Les Folies, non loin du Plan B, paraissait idéal comme endroit parce que ni l’un ni l’autre n’y étaient jamais allés, et puisque Rose irait les chercher, de façon spontanée, dans les endroits déjà connus et fréquentés, comme l’Assommoir, le Baraka ou le Bily Kun. (À ciel ouvert, p. 67).

C’était le même chardonnay qu’au Plan B, au désespoir de Julie qui sentait naître l’envie de boire. (À ciel ouvert, p. 71).

Sans doute sur la terrasse du Plan B quand Rose les écoutait, Charles et elle. (À ciel ouvert, p. 75).

Le ciel était couvert de nuages en dérive. Une ambulance hurlait du côté du boulevard Saint-Joseph et semblait se diriger vers l’ouest. Rose souriait, apaisée, avec sa bouche comme un bonbon qu’un baume faisait reluire. « On va au Plan B? » (À ciel ouvert, p. 85).

Au Plan B Rose et Julie avaient continué à boire du vin blanc, ce même chardonnay que ni Julie ni Rose ne boiraient plus après la mort de Charles, que ni l’une nu l’autre ne verraient plus, sur les rayons des SAQ, sans un mouvement de recul. (À ciel ouvert, p. 87).

Elle se rappelait aussi l’apparition de Rose à côté du lit, de la même nature que celle de la terrasse du Plan B, en robe safari devant la haie de cèdres : une apparition terrible qui avait pris du temps à se faire remarquer, où ils avaient été vus, bien plus qu’ils ne l’avaient vue. (À ciel ouvert, p. 91).

La chiennerie avait envahi sa vie depuis plusieurs jours, depuis qu’elle avait surpris Charles et Julie sur la terrasse du Plan B, et elle semblait vouloir s’y installer durablement. (À ciel ouvert, p. 95).

Cette femme se bat contre quelque chose, l’alcool peut-être, avait compris Rose en se rappelant le récit de Bertrand sur elle, plusieurs semaines auparavant, sur la terrasse du Plan B. (À ciel ouvert, p. 120).

Puis elles étaient allées au Plan B, tombant de plain-pied dans le monde de Rose, évasé, peuplé de femmes. (À ciel ouvert, p. 121).

Julie se trouvait au Plan B avec Charles et Bertrand qui était resté d’humeur sombre, malgré le temps passé. (À ciel ouvert, p. 157).

Mais ce soir-là au Plan B elle était muette, elle ne voulait pas sortir de la prostration, qui la protégeait des autres. (À ciel ouvert, p. 157).

Petite Italie

On n’habitait pas ensemble avant mais à côté, presque sur la même rue. Dans la Petite Italie. (À ciel ouvert, p. 55).

Petite et Grande Ourse

Cette remarque aurait pu être un compliment, un vrai, un de ceux qui font comprendre aux enfants à quelle hauteur se situe l’amour, si tu n’avais pas dit ensuite que ton dégoût de la Petite et Grande Ourse et des voyages en camping où chacun raconte sa philosophie de salon du cosmos venait du goût de ton père pour l’astronomie. (Folle, p. 22-23).

Pèlerin (Le)

330, rue Ontario Est, Montréal (QC)

Tu avais l’Eldorado, le Café So puis dans le Mile End, l’Olympico; de mon côté j’avais Les Gâteries, La Brûlerie puis Le Pèlerin. (Folle, p. 165).

Au début j’ai tenté d’écrire de mon côté au Pèlerin en me posant sur toi toutes sortes de questions, comme ce que voyaient les clients du Café So qui te regardaient. (Folle, p. 169).

Dans un train qui me menait à Prague je n’ai plus su quoi écrire parce que je voyais trop de nouveautés, j’ai donc écrit sur Le Pèlerin; à l’autre bout du monde, je suis retournée à mes sentiers battus, j’ai minutieusement décrit le miroir au mur en face de la table où j’avais l’habitude d’écrire, dans le train qui me menait à Prague, je lui ai donné une forme ovale. (Folle, p. 170).

Paris

Depuis toi, tes parents ont fait chambre à part, désormais c’était toi le Coq, avec tes cris tu réveillais tout-Paris au petit matin. (Folle, p. 157).

Isabelle lui avait raconté le détail de sa vie à Madrid où elle allait, de loin en loin, faire du modeling mais surtout se prostituer, comme elle avait l’habitude de le faire à Montréal, Londres ou Paris. (À ciel ouvert, p. 98).

Parc Lafontaine

Un chien a aboyé dans le parc Lafontaine et j’ai pensé que les chiens se donnaient beaucoup de mal pour se faire aimer de leurs maîtres, j’ai aussi pensé à la jeune Tchèque sur qui tu avais versé de la bière en voulant la faire danser à la SAT et à ma peau ramollie par l’approche de la trentaine, que tu empoignais. (Folle, p. 104).

Avant de te connaître on allait toutes les fins de semaine en pique-nique dans le parc Lafontaine, on a sûrement ouvert un jour une bouteille de vin sous la fenêtre de ta chambre. (Folle, p. 113).

Des évènements la concernant ont contribué à ma perte. Le premier était celui du parc Lafontaine. Trois fois, trois mercredis de suite, au cours de l’automne dernier, on l’a vue traverser le parc Lafontaine. (Folle, p. 116).

Tu voulais cependant me rassurer, tu affirmais que jamais tu ne lui donnerais ce qu’elle voulait, à savoir aller à sa rencontre dans le parc Lafontaine pour lui demander ce qu’elle y faisait et ce qu’elle te voulait. (Folle, p. 117-118).

Il n’est pas possible que vous ne vous soyez pas aimés, elle et toi, dans le parc Lafontaine encadré dans la fenêtre de ta chambre. Ce parc était mon parc préféré avant de te connaître et maintenant qu’il t’appartient, il n’est plus fréquentable, sa grandeur me rappelle trop la tienne. C’est le parc des couples qui marchent en silence et des écureuils habitués au bruit des voitures, c’est aussi le parc des homosexuels et des petits enfants. L’été la vie y est très belle pour tous ceux dont le métier est de garder la forme, je dis ça parce que je m’y suis fait bronzer des étés entiers en attendant mes clients pour qui je louais un studio au coin de la rue Sherbrooke et de la rue Amherst. (Folle, p. 129).

Pendant tes sorties au resto avec Annie et Martine, je perdais la carte, souvent j’allais dans le parc Lafontaine. (Folle, p. 130).

Si mon grand-père vivait toujours, il pourrait me dire que tous les arbres du parc Lafontaine, y compris les plus grands, seront abattus un jour parce que la toxicité de la ville aura fini par pervertir le processus de photosynthèse et créer des mutations de bourgeons où la peste des pestes trouvera sa forme la plus meurtrière, menaçant de faire son travail d’épuration parmi les hommes. (Folle, p. 131).

Je pouvais me bercer pendant des heures et me frapper le front avec la paume de la main, tracer au stylo bleu la carte du plateau Mont-Royal sur ma cuisse et parcourir au stylo rouge tous les chemins qui auraient pu te mener jusqu’au parc Lafontaine. (Folle, p. 132-133).

Ce jour-là Josée m’attendait en face de chez toi dans le parc Lafontaine et sa présence, même lointaine, te contrariait parce qu’elle s’imposait en témoin de quelque chose qui ne la regardait pas; (…). (Folle, p. 134).

On était d’accord pour dire que le sentiment du dérisoire qui survient en écrivant incitait aux plaisirs simples dont il fallait absolument se protéger comme les plaisirs du frigo, des bains de soleil sur le balcon, des promenades à l’ombre des érables du parc Lafontaine et des après-midi sur les terrasses de la rue Saint-Denis, de la pornographie pour toi et pour moi, qui ai toujours eu un penchant pour l’alcool, des pichets de sangria. (Folle, p. 166-167).

Je me suis endormie et dans mon rêve tu es sorti de ta chambre pour aller te promener dans le parc Lafontaine. (Folle, p. 193).

J’ai compris à ce moment que toutes les adresses ouvraient en arrière-plan sur le parc Lafontaine, je me suis donc tournée vers la fenêtre de ta chambre qui donnait sur le par cet je t’ai vu passer en gambadant dans un soleil éclatant, ton ordinateur portable sous le bras. La promenade dans le parc Lafontaine t’avait donné envie d’écrire, tu y avais fait des choses qui t’avaient donné des choses à dire, tu allais au Café So pour tirer ça au clair. (Folle, p. 195-196).

Josée m’attendait dans le parc Lafontaine depuis deux heures; je lui ai remis les clés de ma voiture et je lui ai demandé de faire un détour sur l’avenue Mont-Royal, puis un autre sur la rue Saint-Dominique, pour passer une dernière fois devant le Bily Kun, puis devant le loft de notre after hour. (Folle, p. 203-204).

Parc (avenue du)

(…), et Malek peut à peine bouger les hanches et remuer la tête, et chaque premier samedi du mois nous allons au restaurant japonais de l’avenue du Parc, chez Kotori, là où on doit enlever ses chaussures (…). (Putain, p. 156).

(…), and Malek can hardly budge his hips or move his head, and on every first Saturday of the month we go to the Japanese restaurant on Avenue du Parc, to Kotori, where you have to take off your shoes, (…). (Whore, p. 142).

Les dimanches de grand soleil se rassemblent sur le Mont-Royal des joueurs de tam-tam et des danseurs dont on avait horreur, toi parce que l’odeur de patchouli et la peau nue des torses d’hommes à proximité du trafic de l’avenue du Parc t’écoeuraient et moi parce que je ne supportais pas la parade des chiens affolés par la présence des autres chiens ni l’air dégagé des questions matérielles de leurs maîtres. (Folle, p. 26).

Sur l’avenue du Parc le trafic était dense, une musique techno s’échappait d’une voiture dont le toit avait été décapoté et où quatre adolescents étaient à l’affût de filles qui marchaient en sens inverse, impatientes de se montrer par déhanchements. (À ciel ouvert, p. 209-210).

Ouzeri

(…), il faut dire que chez moi je ne cuisine pas, je ne mange rien ou presque, alors j’en profite au moins une fois par mois, et nous buvons du saké ou du vin rouge choisi par lui, jamais le même car il faut savoir varier les plaisirs, découvrir chaque fois de nouvelles saveurs, ou alors nous allons chez Ouzeri, le restaurant grec du plateau Mont-Royal, et là-bas je mange toujours les cailles grillées avec des cœurs d’artichaut en entrée, (…). (Putain, p. 156).

(…), I should mention that at my place I don’t cook, I eat nothing, practically, so I take advantage of this at least once a month, and we drink sake or red wine that he chooses, never the same one since you have to know how to vary your pleasures, discover new flavors each time, and then we go to Ouzeri, the Greek restaurant in Plateau Mont-Royal, and that’s where I always eat grilled quail with artichoke hearts (…). (Whore, p. 142).

Orion

Deux de ses amies que j’avais déjà vues à l’un ou à l’autre des after hours d’Orion, Adèle et Jacynthe, étaient là, elles observaient la scène en se la commentant à l’oreille. (Folle, p. 152).

Annie était partie avec ses amies, Adam aidé des autres DJ d’Orion démontait du matériel électronique. (Folle, p. 197).

Orient

« Je commence à penser que c’est l’Occident qui est malade, avait-elle repris. Je crois que c’est l’Orient qui en fait la plus belle démonstration. (…). » (À ciel ouvert, p. 170).

Ontario

Veuillez vous rendre demain, à 13h30, dans le parc de stationnement coin Berri et Ontario, 8e étage, section C, espace 35. (Paradis, clef en main, p. 45).

Je suis arrivée au coin Berri et Ontario une demi-heure à l’avance, mais je me suis pointée au huitième étage du stationnement qu’à 13h25, me donnant cinq minutes de jeu, en fille nerveuse qui ne veut pas paraître empressée ni trop zélée. (Paradis, clef en main, p. 46).

Olympico

De ton côté tu vivais à longueur de journée attablé à ton ordinateur pour écrire tes articles, tu restais toute la journée dans ta chambre ou encore tu te sauvais, ton portable sous le bras, écrire dans un des cafés du Plateau; le plus souvent tu allais à l’Eldorado mais de rares fois tu te poussais jusqu’au Mile End pour écrire à l’Olympico. (Folle, p. 127).

Chaque fois que tu rentrais de tes sorties, tu me disais être allé au restaurant en toute amitié avec Martine ou Annie ou encore à l’Eldorado ou à l’Olympico à écrire tes articles pour Le Journal, mais tu aurais pu être n’importe où. (Folle, p. 133).

Tu avais l’Eldorado, le Café So puis dans le Mile End, l’Olympico; de mon côté j’avais Les Gâteries, La Brûlerie puis Le Pèlerin. (Folle, p. 165).

Occident

Face aux avortements massifs de l’Occident, les fœtus occidentaux avaient peut-être développé une technique de camouflage dans le ventre des mères, (…). (Folle, p. 74).

Ce soir-là aucun évènement, pas même le son du glas de tous les gratte-ciel menacés de l’Occident ni la balle dans le pied que les Américains se sont tirée en pointant leurs armes sur l’Irak, n’aurait rien pu contre les miroirs qui doublaient notre rencontre au-delà du mur, rien n’a jamais rien pu contre la nécessité de me tenir à l’œil, (...). (Folle, p. 157-158).

Le chant continuait de circuler sans elle ni personne, une circulation sans autre contribution que celle des voix elles-mêmes, qui lui semblaient à ce moment vouloir se faire entendre à perpétuité, sentence éternelle rendue par l’acharnement des hommes à croire en Dieu, même en Occident, à où il existait le moins, (…). (À ciel ouvert, p. 13).

- La population du Québec et celle de l’Occident comptent 52% de femmes. Tout le monde peut vérifier. (À ciel ouvert, p. 79).

Elle savait déjà qu’on comptait plus de femmes que d’hommes en Occident, en Afrique surtout où elles représentaient 60% de la population, selon ce qu’elle avait entendu à la télévision. (À ciel ouvert, p. 80).

« Je commence à penser que c’est l’Occident qui est malade, avait-elle repris. Je crois que c’est l’Orient qui en fait la plus belle démonstration. (À ciel ouvert, p. 170).

- Je suis certaine que tous les jours en Occident des femmes sont défigurées. Par leur propre empressement. Par exagération. (À ciel ouvert, p. 171).

Nova

À Nova rue Saint-Dominique où on s’est vus pour la première fois, on ne pouvait rien au désastre de notre rencontre. Si j’avais su comme on dit la plupart du temps sans dire ce qui aurait dû être su au juste et sans comprendre que savoir à l’avance provoque le pire, si on avait pu lire dans les tarots de ma tante par exemple la couleur des cheveux des rivales qui m’attendaient au tournant et si de l’année de ma naissance on avait pu calculer que plus jamais tu ne me sortirais de la tête depuis Nova… (Folle, p. 7).

Un mois ou deux après notre première rencontre à Nova on s’est aimés en même temps. (Folle, p. 11).

Quand on s’est rencontrés la première fois à Nova j’allais avoir vingt-neuf ans sur le coup de minuit. (Folle, p. 13-14).

Quand tu m’as vue ce soir-là à Nova j’avais une longueur d’avance sur toi parce que tu savais déjà qui j’étais, tu me connaissais de réputation. (Folle, p. 18).

(…), mon dieu que j’aurais aimé qu’on ne se soit jamais rencontrés à Nova rue Saint-Dominique. (Folle, p. 19).

À Nova je portais mon vrai nom pour les intimes et Nelly pour les autres. (Folle, p. 21).

Le premier jour du printemps de cette année je ne suis pas allée à Géante Bleue et le premier jour de l’été qui approche à grands pas en même temps que mon propre deadline, je n’irai pas à Nova. (Folle, p. 25).

Je t’ai aimé au premier regard à Nova même si je sentais qu’entre nous il n’y aurait que nos divergences, même si tu as dit, devant Adam, qu’une chirurgie plastique avait mis le feu à la Californie parce qu’elle avait rendu aux Californiennes l’étroitesse de leur chatte de fillette. (Folle, p. 30).

À Nova on a beaucoup parlé et trop peut-être, l’information a créé entre nous la confusion. (Folle, p. 31).

(…) : tout avait été mis sur table à Nova. (Folle, p. 32).

Une jolie brune t’accompagnait à Nova, elle s’appelait Annie. (Folle, p. 36).

Deux semaines après Nova on partait dans les Cantons de l’Est au chalet que mon grand-père m’avait légué à sa mort. (Folle, p. 37).

La fin a commencé trois ou quatre mois après Nova. (Folle, p. 63).

Ce jour-là on a longuement parlé, on s’est dit autant de choses que le soir de notre première rencontre à Nova mais on ne s’écoutait qu’à moitié, peut-être parce qu’à ce moment on n’avait que trop l’habitude des répliques de l’autre qui avaient pris avec le temps des allures de ritournelles, (…). (Folle, p. 134).

Le soir de Nova on était tous les deux accompagnés. (Folle, p. 147).

Tu m’as dit que devant ton ex, que tu croisais à l’occasion de soirées comme celle de Nova, tu agissais ainsi sans préciser ce qu’« ainsi » désignait. (Folle, p. 149).

Quelques mois seulement après Nova on est entrés en guerre et tout ce qu’on s’était dit ce soir-là s’est retourné contre nous, c’est peu dire qu’on ne savait pas à quel point on disait vrai. (Folle, p. 150-151).

Plus tard je me suis dit qu’à Nova tu avais dû penser des putes incluant les ex-putes comme moi la même chose que tout le monde, (…). (Folle, p. 151).

Ce soir-là fut le dernier soir où je t’ai permis de me parler d’elle aussi longtemps; à Nova tu as profité de l’indulgence qu’exigent les premières rencontres. (Folle, p. 152).

Ce soir-là à Nova je t’ai montré sans le vouloir cette tare de naissance qui a fait de moi un monstre incapable d’apparaître dans les tarots de ma tante, j’ai toujours dit que mon problème était un problème d’apparition. (Folle, p. 154).

Dans le mur de miroirs à Nova je me suis dévisagée pendant un temps et quand on a repris la conversation j’ai été navrante. (Folle, p. 155).

Devant le mur de miroirs à Nova on parlait toujours mais je n’écoutais plus. (Folle, p. 157).

À Nova tu m’as dit que tu étais pigiste, que tu avais entendu parler de moi à la radio et dans les journaux, que tu m’avais déjà vue mais que tu ne m’avais pas encore lue. (Folle, p. 172).

De me parler de ton rêve à Nova t’en rapprochait un peu. (Folle, p. 175).

Six mois après Nova tu me baisais par fatigue, par économie du temps qu’il faut prendre pour dire à l’autre que le cœur n’y est plus et qu’il faut en finir. (Folle, p. 176).

Ton ex Annie l’appelait désinvolture, elle l’appelait aussi insouciance, je le sais parce que j’ai lu vingt fois la lettre qu’elle t’a écrite le lendemain de Nova où elle a été témoin de notre rencontre et que tu as fixée dès lors d’une punaise sur ton tableau en liège derrière ton ordinateur. (Folle, p. 178).

Aujourd’hui je sais que dans un dernier élan de générosité Annie a voulu passer sous silence, comme on l’avait déjà fait nous-mêmes, ce qui lui était arrivé à Nova, aux petites heures du matin quand on est partis coude à coude chez moi. (Folle, p. 178).

Aujourd’hui je suis convaincue que si j’étais venue à toi le soir de Nova sous mon vrai nom on ne se serait jamais revus. (Folle, p. 195).

Quand on est finalement sortis du loft rue Saint-Dominique, au petit matin de Nova, est survenu un événement dont on n’a jamais reparlé par la suite. (Folle, p. 197).

Tout au long de notre histoire j’ai douté, je me suis demandé si en sortant de Nova tu avais vu ce que j’avais vu mais je n’ai jamais osé te poser la question, puisque ça concernait ta vie plus que la mienne, j’attendais que ce soit toi qui la poses. (Folle, p. 197).

Vers les cinq heures du matin à Nova on ne voulait toujours pas se lâcher. (Folle, p. 197).

Malgré la traversée de Nova tu avais la peau nette, sur ton visage se lisaient la robutesse des décideurs et la fraîcheur de ton jeune âge. (Folle, p. 198).

Une douzaine de personnes s’étaient rassemblées autour de la scène, certaines sortaient directement de Nova. (Folle, p. 199).

On a repris notre marche en silence en espérant que la lumière de cette mort mette des années à nous atteindre : Nova venait de se terminer. (Folle, p. 200).

Quand j’ai hurlé, tu t’es dégagé de moi, et tous les deux on a pensé à Annie hurlant dans le petit matin à la sortie de Nova. Tu as prononcé les mêmes paroles qu’à Nova, tu as parlé de la charge individuelle à porter, du fardeau de chacun impossible à tansférer sur le dos des autres, puis je suis partie. (Folle, p. 203).

New York

Mais peu importe car nous discutons toujours de choses et d’autres et ça me rend heureuse, nous nous racontons des histoires terribles vécues à New York, de l’argent tant qu’on en veut, du champagne et des limousines, (…). (Putain, p. 150).

But it really doesn’t matter to me, since we’re always discussing one thing or another, which pleases me, we tell each other terrible stories about what happened in New York, about all the money you could ever want, (…). (Whore, p. 137).

Un soir de cette période-là Josée est passée chez moi et m’a trouvée soûle devant la télévision dont j’avais coupé le son, sur l’écran il y avait Carrie Bradshow et ses trois copines qui faisaient les boutiques dans New York. (Folle, p. 85).

Tout le temps tu parlais des femmes, au Bily Kun le vendredi soir par exemple avec tes copains JP et celui qu’on appelait Mister Dad parce qu’il avait quinze ans de plus que nous et qu’il venait de New York. (Folle, p. 181).

Puis cette autre copine Josée qui de son côté était partie vivre à New York pour les opportunités que cette ville lui offrait, comme mannequin en recherche de travail, partie du même coup rejoindre un New Yorkais, un authentique New-Yorkais, un authentique Yankee de qui elle attendait la citoyenneté américaine par mariage, Josée qu’elle avait perdue de vue depuis et qui ne pouvait pas imaginer avoir un enfant à New York, ville marmite à effet de serre exposée au terrorisme. (À ciel ouvert, p. 8).

Dehors c’était sale et mouillé. Ce qui restait de neige ne pouvait pas s’appeler neige tellement son aspect était le contraire de cette matière blanche, volatile et cotonneuse qui avait recouvert son pays pendant des siècles et qui avait fait sa renommée, la base de son folklore; la neige en mutation était devenue de la croûte noire mêlée à de la boue; Montréal la Truie était plus sale que jamais et ses nettoyeurs, ses employés qu’on appelait les cols bleus, étaient encore une fois en grève, ils utilisaient la crasse comme moyen de pression sur les Montréalais qui devaient ensuite se plier à leurs exigences salariales. Le bien-être social était pris d’assaut par des éboueurs qui leur mettaient le nez dans leur propre merde, et Montréal ressemblait à un dépotoir pire que New York, avait pensé Rose ce jour-là, même si elle n’était jamais allée à New York. (À ciel ouvert, p. 164-165).

Nautilus

Vous vous êtes déjà vus et parlé, un peu partout dans le coin. Au Nautilus par exemple. Souvent. Grand, blond. Il est photographe. (À ciel ouvert, p. 16).

C’était un après-midi au Nautilus, au coin des avenues Mont-Royal et Saint-Laurent. (À ciel ouvert, p. 29).

Au Nautilus Charles avait regardé Julie comme les autres, un regard, deux regards, peut-être un troisième, à cause de son métier de photographe qui prolongeait son sens du repérage, (…). (À ciel ouvert, p. 30).

Rose avait regardé à la ronde les femmes et, dans un coin, se trouvait Julie qu’elle avait croisée au Nautilus et dans la file du Meu Meu, qu’elle avait vue des dizaines de fois marcher dans le quartier et qui était assise avec Bertrand, son ami à elle, et aussi à Charles. (À ciel ouvert, p. 32).

Charles s’était tourné vers Rose pour chercher sur son visage si la Julie scénariste pouvait être celle du Nautilus, celle des environs de leur vie. (À ciel ouvert, p. 34).

Julie O’Brien courait sur un tapis au Nautilus. Elle était Nelly Furtado. Elle était bien, enfin, elle pouvait se faire mal sans se flétrir, écouter à plein volume une musique pop où c’était elle, la Star, l’ensorceleuse face à une foule d’hommes qui rêvaient de fourrer leur sexe dans le sien. (À ciel ouvert, p. 127).

Le Nautilus était bondé d’hommes, Julie avait forcé la dose, elle était épuisée mais elle ne pouvait pas s’arrêter. (À ciel ouvert, p. 134).

Julie O’Brien courait sur un tapis, au Nautilus, trop bondé. (À ciel ouvert, p. 181).

Je connaissais déjà cet immeuble commercial pour l’avoir fréquenté pendant des années. Je connaissais aussi le dixième étage : c’était un centre d’entraînement physique, un Nautilus immense et moderne où j’avais suivi des cours de spinning, de pilates, d’aérobie et de kickboxing. (Paradis, clef en main, p. 57).

Le Nautilus n’était pas le lieu de la convocation mais une vitrine me permettant de le voir, c’était du moins mon feeling et, jusqu’à présent, mon feeling ne m’avait pas trahie. (Paradis, clef en main, p. 59-60).

Moyen-Orient

Tous les livres d’histoire, la guerre au Moyen-Orient, les pays arabes, les guerres en Afrique, ceux qu’on voit et qu’on entend, partout ce sont des hommes. Les femmes sont invisibles sauf dans la publicité et les vidéo-clips. Ou sur Internet qui en déborde. (À ciel ouvert, p. 78).

Mont-Royal (l’avenue)

Josée m’attendait dans le parc Lafontaine depuis deux heures; je lui ai remis les clés de ma voiture et je lui ai demandé de faire un détour sur l’avenue Mont-Royal, puis un autre sur la rue Saint-Dominique, pour passer une dernière fois devant le Bily Kun, puis devant le loft de notre after hour. (Folle, p. 203-204).

Au même moment un vacarme de klaxons s’était fait entendre sur l’avenue Mont-Royal à travers lequel passaient des cris de victoire, du bonheur hurlé et gueulé, sans discours, une joie brute, un assaut. (À ciel ouvert, p. 19).

Plusieurs voitures s’étaient arrêtées au feu rouge au coin de l’avenue Coloniale, remplies d’hommes accompagnés de leurs femelles, beuglant, faisant voler hors des fenêtres des drapeaux portugais aux trois couleurs avec autre chose à l’intérieur, du barbouillage, emblème indéfinissable depuis le toit de l’immeuble. D’autres voitures également remplies de cris et ornées de drapeaux passaient dans les deux sens sur l’avenue Mont-Royal, ayant croisé ou allant à la rencontre de la procession Krishna qu’elles allaient écarter de la conscience des Montréalais, tant elles les surpassaient en bruit. (À ciel ouvert, p. 19).

C’était un après-midi au Nautilus, au coin des avenues Mont-Royal et Saint-Laurent. (À ciel ouvert, p. 29).

Julie était visible sur le toit depuis l’avenue Mont-Royal, Rose la reconnaissait par ses cheveux courts, presque blancs à force. (À ciel ouvert, p. 44).

Le surlendemain de leur rencontre, Charles et Julie s’étaient croisés sur l’avenue Mont-Royal. (À ciel ouvert, p. 66).

Bertrand s’était allumé une cigarette avant d’allumer celle que Rose tenait entre les doigts depuis un moment, laissant s’éloigner Charles et Julie qui parlaient, marchaient vite, sur l’avenue Mont-Royal, vers leur immeuble. (À ciel ouvert, p. 122).

En voulant gravir la montagne du côté de l’avenue Mont-Royal, elle avait fait une rencontre. (À ciel ouvert, p. 208).

Une femme qui marchait sur l’avenue Mont-Royal avait vu le corps s’écraser, et cet événement n’avait pas pris tout de suite de sens pour elle, (…). (À ciel ouvert, p. 251).

Quand nous avons repris Berri direction nord, j’étais certaine que le chauffeur allait me ramener dans le stationnement où il m’avait cueillie. Mais nous sommes passés sans même ralentir, sans réaction du conducteur fantôme. Puis, quand nous avons pris Saint-Denis vers l’avenue du Mont-Royal, j’ai pensé qu’il allait me déposer chez moi, à ma porte. (Paradis, clef en main, p. 55).

Mont Royal (le)

Notre histoire avait ses lieux qui n’étaient pas seulement des bars. Pas très loin du Bily Kun se trouve le Mont-Royal où on n’allait jamais mais dont on a souvent parlé. (Folle, p. 26).

Les dimanches de grand soleil se rassemblent sur le Mont-Royal des joueurs de tam-tam et des danseurs dont on avait horreur, toi parce que l’odeur de patchouli et la peau nue des torses d’hommes à proximité du trafic de l’avenue du Parc t’écoeuraient et moi parce que je ne supportais pas la parade des chiens affolés par la présence des autres chiens ni l’air dégagé des questions matérielles de leurs maîtres. Un soir de semaine il nous est clairement apparu que l’ange du Mont-Royal qui prend son envol depuis toujours et du bout des orteils vers un coin perdu du ciel allait tomber sur la tête des musiciens et on s’est longuement questionnés sur l’origine de cette croyance. On a même prévu que l’ange quitterait son socle sous l’impact de la foudre et que la chute se ferait dans le bruit de ferraille que font les vieux cargos en accostant. (Folle, p. 26).

Nadine se promenit de temps en temps au grand soleil d’été sur le Mont-Royal, (…). (Folle, p. 27).

Il est peu probable que Dieu ait prévu avant la Création que les scènes vues à travers le récit des autres seraient toujours les plus longues ni qu’elles contiendraient trop de détails; on peut également se demander si, depuis que j’ai peur de la face cachée des choses et de ta présence que je pourrais y découvrir, les arbres poussent toujours sur le Mont-Royal. (Folle, p. 28).

J’en veux aux filles de ton coin du plateau Mont-Royal qui pourraient puiser dans le répertoire de l’inouï tous les minois d’adolescentes qui te font bander. (Folle, p. 28).

Tout le monde peut convenir que dans le cœur des femmes et surtout celles du plateau Mont-Royal être DJ vaut mieux qu’être jounaliste, c’est une question d’exposure, c’est une question de concentration des regards remplis d’adoration des groupies. (Folle, p. 36).

Peut-être que j’ai cru qu’entre nous la connexion était suffisamment solide pour que tu sentes, à l’autre bout du plateau Mont-Royal, que ce jour-là je venais de te perdre une deuxième fois. (Folle, p. 73).

Je pouvais me bercer pendant des heures et me frapper le front avec la paume de la main, tracer au stylo bleu la carte du plateau Mont-Royal sur ma cuisse et parcourir au stylo rouge tous les chemins qui auraient pu te mener jusqu’au parc Lafontaine. (Folle, p. 132-133).

De son toit elle avait une vue sur ce boulevard comme sur tous les points de repère de la ville : le mont Royal portant sa croix, le stade olympique, les ponts Jacques-Cartier et Champlain, les principaux gratte-ciel, sans compter les milliers de toits à perte de vue qui formaient, parce qu’ils recouvraient le quotidien des Montréalais, le vrai Montréal, son cœur caché prêt à sortir pour battre dans les rues, pour faire du bruit. (À ciel ouvert, p. 13-14).

Julie O’Brien faisait du jogging, dehors, des écouteurs sur les oreilles, sur Under My Thumb, une chanson des Rolling Stones, au grand air du mois de juillet, vers le mont Royal qu’elle gravirait jusqu’au sommet pour le redescendre vers le Java U où elle écrirait quelques heures, relaxée, devant un sandwich au thon, pourquoi pas un jus de carotte. (À ciel ouvert, p. 208).

Pour l’instant, son seul souci était de braver le mont Royal qui, comme tout le monde, portait sa croix à son sommet, un fossile, la trace que par là un dieu avait existé. (À ciel ouvert, p. 211).

Il avait trouvé l’énergie pour se rendre de nouveau un studio et finir son travail, ayant eu le temps, en se perdant dans de grands détours jusqu’au mont Royal pour revenir sur l’avenue Saint-Laurent, de raisonner son visage, qui ne pouvait pas être un autre que le sien, d’apprivoiser mentalement les photos qui n’étaient que des photos, (…). (À ciel ouvert, p. 215).

Une fois dehors il avait bifurqué une seconde fois vers le mont Royal, où il voulait réfléchir, où il avait rencontré Julie. (À ciel ouvert, p. 217).

Continuant de chercher machinalement des yeux sans vraiment chercher, j’ai vu ce que je devais voir : la série de grandes fenêtres qui donnaient sur le mont Royal ainsi que sur une bonne partie de la ville. (Paradis, clef en main, p. 59).

Je me suis avancée vers les fenêtres dans le but d’analyser le paysage. Qu’y avait-il en plus, en trop? Où avait-on installé un drapeau? Une pancarte? Des flèches? Ou alors que manquait-il? Qu’avait-on supprimé du paysage? Le mont Royal était désespérément fidèle à lui-même. (Paradis, clef en main, p. 60).

Montréal

(…), il m’a suffi de feuilleter le quotidien anglophone la Gazette pour trouver la page des agences d’escortes, il m’a suffi de prendre le téléphone et de composer un numéro, celui de la plus importante agence de Montréal, (…). (Putain, p. 15).

(…), I’d already been appointed a whore, I was a whore before I was one, all I needed was to leaf through the anglophone daily, the Gazette, and find the escort agencies page, all I needed was to dial a number, the number of Montreal’s most prestigious agency, (…). (Whore, p. 9).

Je suis l’unique lien de mon père avec le cadavre de ma mère, moi, leur fille chérie suicidée mille fois par noyade dans le bain d’un appartement perdu au cœur de Montréal, moi tournée vers la fenêtre dont les rideaux se referment sur le campus de l’université McGill, (…). (Putain, p. 124).

I’m the only link between my father and the corpse of my mother, me, their cherished daughter who’s committed suicide a thousand times by drowning in the bathtub of an apartment lost in the heart of Montreal, me, turned toward the window whose curtains close on the campus of McGill University, (…). (Whore, p. 112).

Jean de Hongrie est le seul Hongrois qui ait jamais mis les pieds à Montréal, enfin c’est ce qu’il dit, il a un petit bras qui pend de son épaule, un bras sans muscle qu’il ne peut pas faire bouger, étrangement inutile, un bras avorté, suspendu à mi-chemin de son parcours, (…). (Putain, p. 134).

Jean the Hungarian is the only Hungarian who has ever set foot in Montreal, at least that’s what he says, he has a little arm that hangs from his shoulder, (…). (Whore, p. 121-122).

(…), j’ai deux ou trois copines avec qui je tente de concilier ce qui se passe dans ma tête et ce qui se passe ici, dans cet appartement qui s’ouvre sur le cœur anglais de Montréal, (…). (Putain, p. 146).

(…), I have two or three buddies with whom I try to reconcile what’s happening in my head with what happens here in this apartment overlooking the heart of English-speaking Montreal, and also, these are young whores like me, (…). (Whore, p. 133).

Ce soir-là on s’est départagé les bars de Montréal pour éviter de se croiser sans mentionner que Freddy, quelques jours plus tôt, avait dit en parlant des couples qui se séparent qu’interdire à l’autre des secteurs précis de la ville était une façon de lui donner rendez-vous. (Folle, p. 24).

Tout le monde peut comprendre qu’une moins-que-rien comme moi ait peur de son ombre, on peut comprendre aussi qu’elle ait peur de reconnaître dans tous les bruns de Montréal ta démarche immense (…). (Folle, p. 25-26).

Avec toi chaque événement devait se rendre au bout de lui-même, c’est pourquoi une fille que tu as embrassée à la SAT, le plus subventionnée des bars techno de Montréal, (…). (Folle, p. 27).

On vit à une époque où il y en a tant, à pleines pages dans les revues de mode et écrit en toutes lettres dans les tarots de ma tante, l’amour qui déborde des petites annonces et qui se prescrit par les médecins, l’amour devenu un droit pour lequel les homosexuels montrent leurs queues une fois l’an dans les rues de Montréal, l’amour qui prend forme à trois heures du matin dans les chiottes de bar, (…). (Folle, p. 34).

Pendant cette semaine-là tu n’as jamais deserré ton étreinte, si bien que sur le chemin du retour à Montréal tu as voulu que je pose ma tête sur tes genoux pendant que tu conduisais. (Folle, p. 46).

Pendant ce printemps dernier qui a été le plus fleuri que Montréal ait connu depuis que j’y suis installée, je me suis terrée chez moi pour regarder la télévision du lever au coucher parce que je savais que te surprendre gambadant sur le Plateau dans une vie qui continuait sans la mienne m’aurait achevée. (Folle, p. 86).

Elle portait également le blouson Orion bleu électrique recouvert d’étoiles argentées qu’un de ses ex lui avait offert et qui l’identifiait au-delà de tout doute puisqu’il n’en existait qu’une douzaine à Montréal, un pour chaque DJ du regroupement. (Folle, p. 117).

Tu m’as dit d’elle qu’elle était très proche de Nadine, que d’ailleurs tous les DJ de Montréal étaient proches de Nadine ainsi que toute la clientèle de la scène techno, aussi tu regrettais d’avoir été proche d’elle comme tout le monde parce que tu n’étais pas n’importe qui. (Folle, p. 151-152).

Jamais le soleil n’avait paru plus près de la Terre qu’en ce jour-là. Il faisait même peur à voie, donnait l’impression de s’être agenouillé, prosterné sur le corps de Montréal en géant débile qui méconnaît sa force. (À ciel ouvert, p. 11).

Le chant venait de l’ouest de Montréal, du boulevard Saint-Laurent qu’elle avait déjà parcouru mille fois à pied, et ce n’était pas celui des musulmans mais des adeptes de Krishna. (À ciel ouvert, p. 13).

De son toit elle avait une vue sur ce boulevard comme sur tous les points de repère de la ville : le mont Royal portant sa croix, le stade olympique, les ponts Jacques-Cartier et Champlain, les principaux gratte-ciel, sans compter les milliers de toits à perte de vue qui formaient, parce qu’ils recouvraient le quotidien des Montréalais, le vrai Montréal, son cœur caché prêt à sortir pour battre dans les rues, pour faire du bruit. (À ciel ouvert, p. 13-14).

Tu lui as dit que tu voulais écrire un scénario sur le monde de la mode, sur les photographes de Montréal. (À ciel ouvert, p. 16-17).

Le ciel se repliait sur lui-même, masse de colère grise qui charriait en eau l’équivalent d’un lac et qui, aidée d’un grand vent qui s’était levé, s’était vidée d’une traite sur Montréal dans une immense crevaison, (…). (À ciel ouvert, p. 21).

Mais il y avait tant de femmes à Montréal qui étaient à son goût que cela jouait contre elles, contre lui aussi qui avait développé une résistance à ses propres penchants. (À ciel ouvert, p. 30).

Une race de jeunes chiennes, prenait-elle plaisir à imaginer, jouant de la tension qu’elles créent, rêvant de sortir au plus vite du Montréal chiennes pour faire leurs chienneries ailleurs, dans un plus grand univers chiennes, comme à Milan. (À ciel ouvert, p. 42).

Montréal comptait encore plus de femmes que d’habitude. Au Plan B on en était à trois femmes pour un homme, au Baraka et à l’Assommoir, le ratio pouvait aller plus loin. Dans le Mile-End et dans tous les restaurants du Plateau, toujours ce désavantage numérique chez les femmes en trop grand nombre où, en plus, elles battaient des records de jeunesse. (À ciel ouvert, p. 43).

Avant j’étais assistant. J’aime ça mais au début c’était dur. Montréal n’est pas très grand et il y a pas mal de photographes. (À ciel ouvert, p. 54).

Ce cauchemar avait duré plus d’un an, après quoi Diane avait repris sa garde, elle l’avait emmené vivre avec elle et sa sœur à Magog, non loin de Montréal. (À ciel ouvert, p. 60).

« Je connais pas mal de chirurgiens à Montréal », avait renchéri Julie, qui détaillait le reste du corps de Rose, comme pour s’y mettre à jour. (À ciel ouvert, p. 72).

En fumant elle tenait à l’œil des bouquets de nuages blancs qui apparaissaient çà et là dans le ciel, qui se formaient à une vitesse inquiétante au-dessus du grand Montréal, capitale nord-américaine du réchauffement de la planète. (À ciel ouvert, p. 77).

À Montréal le Plateau est le quartier où la concentration de femmes est la plus forte. Mais tu devrais voir au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les statistiques se contre-disent mais selon les plus sombres on compte sept femmes pour un homme. (À ciel ouvert, p. 89).

J’ai jamais su pourquoi. Mais les endroits les pires sont les restaurants, à Montréal comme ailleurs. Les femmes sortent en groupes dans les restaurants, c’est frappant. La pire fois c’était chez Bu, un bar à tapas. J’ai compté tout le monde plusieurs fois. Que des femmes, quarante-trois, et un seul homme. Un seul! (À ciel ouvert, p. 89).

Isabelle lui avait raconté le détail de sa vie à Madrid où elle allait, de loin en loin, faire du modeling mais surtout se prostituer, comme elle avait l’habitude de le faire à Montréal, Londres ou Paris. (À ciel ouvert, p. 98).

Les guerres du monde entier et les tempêtes de pluie déferlant Montréal pourraient s’en donner à cœur joie, tant qu’il lui serait permis de retrouver Charles dans un café le midi, et le soir chez elle, avec ou sans alcool. (À ciel ouvert, p. 138-139).

Selon Rose la population à la naissance se composait de 52% de filles et de 48% de garçons, alors qu’en réalité, avait découvert Julie, qui était allée vérifier sur Internet les satistiques démographiques du Québec, c’était le contraire. Mondialement, pouvait-on aussi lire, naissaient 105 petits garçons pour 100 petites filles, et le Québec ne faisait pas exception : en 2001 étaient nés 37 033 garçons pour 34 709 filles, et en 2003, 37 127 garçons pour 35 066 filles. Encore cette même année, toujours au Québec, on comptait, de 0 à 4 ans, 190 048 garçons pour 179 590 filles. Si les femmes étaient plus nombreuses sur Terre, c’était parce que le taux de mortalité était plus élevé chez les hommes, à tous les âges; et si les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à Montréal, en particulier dans les quartiers branchés, ce n’était pas parce qu’elles y naissaient en plus grand nombre que les hommes mais parce qu’elles étaient plus nombreuses à choisir de s’y installer. C’était aussi simple que cela. Elle était là, la différence dont parlait Rose, et Rose, qui aurait dû se réjouir, préférait mentir pour rester partout en famille, même en dehors de son Saguenay. (À ciel ouvert, p. 150-151).

Montréal était à son plus mort, certains restaurants ne prenaient même plus la peine d’ouvrir, et d’autres n’offraient aux regards que leur intérieur vide, traversé çà et là d’un serveur désoeuvré. (À ciel ouvert, p. 156).

Dehors c’était sale et mouillé. Ce qui restait de neige ne pouvait pas s’appeler neige tellement son aspect était le contraire de cette matière blanche, volatile et cotonneuse qui avait recouvert son pays pendant des siècles et qui avait fait sa renommée, la base de son folklore; la neige en mutation était devenue de la croûte noire mêlée à de la boue; Montréal la Truie était plus sale que jamais et ses nettoyeurs, ses employés qu’on appelait les cols bleus, étaient encore une fois en grève, ils utilisaient la crasse comme moyen de pression sur les Montréalais qui devaient ensuite se plier à leurs exigences salariales. Le bien-être social était pris d’assaut par des éboueurs qui leur mettaient le nez dans leur propre merde, et Montréal ressemblait à un dépotoir pire que New York, avait pensé Rose ce jour-là, même si elle n’était jamais allée à New York. (À ciel ouvert, p. 164-165).

En cette tombée du jour où descendait doucement le manteau étoilé du ciel sur Montréal, elle en avait eu pour son argent, et pour longtemps. (À ciel ouvert, p. 167-168).

Dans la rue les hommes ne se retournaient plus sur elle ou plus autant qu’avant, elle se fondait dans Montréal et sa foule de marcheurs dépareillés, (…). (À ciel ouvert, p. 182).

Tout de suite après elle se réveillait dans la salle de réveil d’une clinique de chirurgie esthétique de l’ouest de Montréal, non pas d’un coup mais par étales, émergeant de l’inconscience pour y replonger comme un dauphin lancé sur une ligne d’eau. (À ciel ouvert, p. 197).

Le bruit ténu de la nature trouvait ici son espace de résonance, contrairement au centre-ville de Montréal où des pigeons roucoulaient dans le trafic en polluant de leurs crottes les voitures er les rues, fréquentaient les clochards qui déambulaient avec des sacs en plastiques bourrés d’autres sacs en plastique, parfois entourés de gros chiens. (À ciel ouvert, p. 201).

Dans le ciel couvert de nuages le mouvement s’intensifiait, le vent bousculait les parasols sur le toit, un vent chaud cependant, qui annonçait peut-être un orage. Montréal n’avait pas fini de s’éveiller à l’été, aux festivités qui poussaient sa population dans les rues, pour faire battre son cœur, jusqu’en octobre. (À ciel ouvert, p. 251-252).

C’était à n’y rien comprendre. Même aujourd’hui, après avoir fait des recherches pour me rassurer, pour corrober mes perceptions, je n’y comprends toujours rien. Aucun article de presse, aucune plainte adressée à la Ville, comme si le désordre de la numérotisation s’était installé juste pour moi et s’était replacé en ordre après mon départ. (Paradis, clef en main, p. 48).

Quand je me suis assise, après de nombreuses percées manquées, et que j’ai pu avoir une vision moins brouillée du dehors, je me suis aperçue que nous roulions toujours sur le pont Champlain, mais sens inverse : nous entrions dans Montréal au lieu d’en sortir. (Paradis, clef en main, p. 54).

Mont Mégantic

Pendant cette semaine-là on devait visiter mes parents et amis, on devait partir en voiture pour admirer le relief des Cantons de l’Est depuis le mont Mégantic mais chaque jour qui passait t’en faisait perdre un peu plus l’envie. (Folle, p. 41).

Mile End

De ton côté tu vivais à longueur de journée attablé à ton ordinateur pour écrire tes articles, tu restais toute la journée dans ta chambre ou encore tu te sauvais, ton portable sous le bras, écrire dans un des cafés du Plateau; le plus souvent tu allais à l’Eldorado mais de rares fois tu te poussais jusqu’au Mile End pour écrire à l’Olympico. (Folle, p. 127).

Tu avais l’Eldorado, le Café So puis dans le Mile End, l’Olympico; de mon côté j’avais Les Gâteries, La Brûlerie puis Le Pèlerin. (Folle, p. 165).

Montréal comptait encore plus de femmes que d’habitude. Au Plan B on en était à trois femmes pour un homme, au Baraka et à l’Assommoir, le ratio pouvait aller plus loin. Dans le Mile-End et dans tous les restaurants du Plateau, toujours ce désavantage numérique chez les femmes en trop grand nombre où, en plus, elles battaient des records de jeunesse. (À ciel ouvert, p. 43).

Milan

Une race de jeunes chiennes, prenait-elle plaisir à imaginer, jouant de la tension qu’elles créent, rêvant de sortir au plus vite du Montréal chiennes pour faire leurs chienneries ailleurs, dans un plus grand univers chiennes, comme à Milan. (À ciel ouvert, p. 42).

Mexique

Ils étaient allés chez Rose où Bertrand avait ramené sur le tapis de vieux souvenirs du temps où ils étaient ensemble, de leur voyage au Mexique et de leur passage à Las Vegas où ils avaient failli se marier. (À ciel ouvert, p. 123).

Meu Meu

La deuxième fois que Rose avait vu Julie, c’était dans la file du Meu Meu, sur Saint-Denis, toujours sous un soleil acide, (…). (À ciel ouvert, p. 31).

Rose avait regardé à la ronde les femmes et, dans un coin, se trouvait Julie qu’elle avait croisée au Nautilus et dans la file du Meu Meu, qu’elle avait vue des dizaines de fois marcher dans le quartier et qui était assise avec Bertrand, son ami à elle, et aussi à Charles. (À ciel ouvert, p. 32).

mer Rouge / Red Sea

Mais je ne suis pas certaine que mon père y croie vraiment, à l’éternité de la torture et à la béatitude, et qu’il y croie ou non n’a d’ailleurs aucune importance car se sont les histoires qu’il me racontait avant de dormir dont je me souviens le plus, le Veau d’or et la mer Rouge que j’imaginais rouge, Sodome et la statue de sel à ses pieds, (…). (Putain, p. 71).

But I’m not sure that my father really believes in the eternity of torment and the beatitude, and besides, whether he believes or not doesn’t matter at all, since there are the stories he told me before sleep that I remember the most, the Golden Calf and the Red Sea that I’d imagine as red, Sodom and the pillar of salt at its edge, (…). (Whore, p. 63).

(…), mais oui elle avait bien un nom cette servante, elle s’appelait Agar, elle avait un nom mais il ne suffit pas d’avoir un nom pour être à sa place, il ne suffit pas d’être citée dans la Bible pour n’être pas une putain, et si j’avais été cette autre femme, Sarah, je vous jure que je les aurais tués avec mes mains, tous les deux, je les aurais tués avec la rage de la mer Rouge et des buissons ardents, (…). (Putain, p. 112).

(…), but this servant really did have a name, it was Hagar, although having a name isn’t enough to be beside him, being cited in the Bible isn’t enough to make you not a whore, and if I’d been this other woman, Sarah, I swear, I would have killed them barehanded, both of them, I would have killed them with the rage of the Red Sea and the burning bushes, (…). (Whore, p. 102).