Nelly Arcan, la belle Québécoise
Nous sommes le 24 septembre 2010. Nous célébrons aujourd’hui un bien triste anniversaire, le premier anniversaire de la mort de l’écrivaine québécoise Nelly Arcan. J’ai lu l’ensemble de son œuvre qu’après sa mort. J’avais lu auparavant sur sa vie, et j’avais peur de lire ses ouvrages. J’avais peur du vertige, de lire des choses qui auraient pu me troubler. Et j’ai été troublée avec Putain et Folle. Mais j’ai découvert une auteure combien talentueuse! À ciel ouvert m’a été très agréable à lire. J’aimerais bien voir ce livre à l’écran, je crois que À ciel ouvert pourrait faire l’objet d’un bon film. J’aurais aimé lire d’autres romans de Nelly Arcan semblable à son très bon À ciel ouvert. Nelly Arcan m’a laissé sur ma faim. J’aurais aimé lire d’autres histoires se passant dans des lieux « branchés » du Plateau. J’habite Montréal depuis 3 ans et ce qui m’a beaucoup plus dans les romans de Nelly, c’est très simple, mais c’est que ses histoires, et son histoire, se déroulent dans des lieux qui me sont plus ou moins familiers. Un exemple? Le Bily Kun. Situé sur l’avenue Mont-Royal, j’ai passé devant le bar Bily Kun je ne sais combien de fois, mais sans avoir remarqué l’endroit. Et quel endroit! Le bar Bily Kun est toujours très achalandé le soir venu. Bref, lire Nelly Arcan m’a fait découvrir le Montréal « in ». Un Montréal que je ne connaissais pas avant.
Heureuse de mes découvertes, j’ai entrepris de dépouiller les romans de Nelly Arcan et d’y retrouver les lieux de son imaginaire. Je travaillais à ce projet depuis quelque temps. Jusqu’à présent, j’ai retracé 143 « lieux ». Ceux-ci témoignent de toute la grandeur de son imaginaire. On se déplace aisément dans son univers et curieusement, on souhaite y rester et lire encore pendant des heures sur ses sorties dans le Montréal contemporain, moderne et « branché ». Je ne sais pas pour vous, mais le mot « branché » me fait beaucoup rire. En parlant de Montréal « branché », une autre petite chose pour vous faire rire, dans À ciel ouvert édité aux éditions Seuil, Wesmount est orthographié Wesmont… Oui, oui. Allez voir vous-mêmes, page 201 et 202. C’est très drôle, ce Wesmont. Moi ça m’a fait beaucoup rire…
Nelly Arcan a écrit des romans, oui, mais elle a aussi écrit un recueil de poésie. Dans ce dernier, Nelly ne nomme aucun lieu. Elle fait plutôt appel, me semble-t-il à son espace intérieur, à l’espace de son enfance. Et ce après quoi on peut se dire que Nelly Arcan a peut-être vécu.
Je suis heureuse de partager ce site avec vous. J’espère qu’il ouvrira la porte à d’autres explorations. J’adore le Web (j'écris aussi un blog financier que vous pouvez aller voir ici), j’adore Nelly et son Plateau. Pour toi, Nelly.
Revenez visiter. Mon projet avec Nelly Arcan n’est pas terminé. D’ici peu, je vais allier les lieux montréalais de Nelly avec des photos que j’aurais prises, à défaut de pouvoir la prendre en photo, elle, la belle Québécoise.
Bibliographie:
Putain, Éditions du Seuil, 2001.
Whore, English translation by Bruce Benderson, Black Cat, New York, 2005.
Folle, Éditions du Seuil, 2004.
À ciel ouvert, Éditions du Seuil, 2007.
Paradis, clef en main, Éditions Coups de Tête, 2009.