mercredi 22 septembre 2010

Champlain (pont)

De son toit elle avait une vue sur ce boulevard comme sur tous les points de repère de la ville : le mont Royal portant sa croix, le stade olympique, les ponts Jacques-Cartier et Champlain, les principaux gratte-ciel, sans compter les milliers de toits à perte de vue qui formaient, parce qu’ils recouvraient le quotidien des Montréalais, le vrai Montréal, son cœur caché prêt à sortir pour battre dans les rues, pour faire du bruit. (À ciel ouvert, p. 13-14).

Dès que nous sommes sortis du stationnement étagé, j’ai eu le réflexe de relever le plus grand nombre de détails possible : conduite sur Berri direction sud; rassemblement de jeunes punks dispersés dans un parc sans arbres d’où on tente toujours de les chasser, rebelles d’infortune dont certains osent encore commettre le crime de fumer la cigarette au grand jour; masse proprette des piétons aux visages uniformément tournés vers leur carrière; feuilles d’automne tourbillonnantes, la seule présence sauvage dans la ville; virage à droite sur Viger, direction autoroute Ville-Marie; court plongeon dans les entrailles du centre-ville; sortie pont Champlain et conduite décidée, bien menée avec dépassements. Puis entrée sur le pont Champlain, entravé par plusieurs chantiers de construction. (Paradis, clef en main, p. 53).

Quand je me suis assise, après de nombreuses percées manquées, et que j’ai pu avoir une vision moins brouillée du dehors, je me suis aperçue que nous roulions toujours sur le pont Champlain, mais sens inverse : nous entrions dans Montréal au lieu d’en sortir. (Paradis, clef en main, p. 54).

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